Accept, Hell (Le Bataclan - Paris) - 06/04/2012

C'est à Paris que démarre la tournée d'Accept, ainsi que la promotion de Stalingrad, sorti le jour même. L'occasion pour votre humble serviteur de découvrir le Bataclan, situé sur le Boulevard Voltaire. Cet ancien théâtre est devenu une salle de concert exemplaire, très confortable, avec une acoustique idéale. Bref, déjà un bon point.

A notre arrivée, les anglais de Hell jouent déjà. Malheureusement, leur musique ressemble à une soupe aux ingrédients suivants : Mercyful Fate, Venom, le tout mélangé sans réel fil conducteur et soutenu par un batteur qui a royalement l'air de se faire chier. Il faut dire, ses rythmiques basiques de chez basiques ne doivent pas être extrêmement fun à jouer. Bref, un manque flagrant de compétences de songwriting. Malgré le show grand-guignolesque de David Bower (chant), la sauce ne prend vraiment pas et on en vient même à se demander ce qui excite tant les déments des premiers rangs.

Nous profitons de la pause pour se glisser vers l'avant et après quelques minutes d'attente et Heaven and Hell en guise d'intro, Accept foule la scène. On commence forcément avec les nouveaux morceaux que sont Hellfire et Stalingrad. Le premier rentre dans le lard à grand coup de riff ultra heavy, le second charme par son côté épique et son solo venu droit de Russie.

Le son est puissant et très précis, mais ce qui frappe le plus, c'est l'excellent lightshow. Les photographes se régalent, autant que le public. Les couleurs sont en effet variées et créent une véritable atmosphère, trop peu rencontrée de nos jours dans les concerts Metal.

C'est Restless and Wild qui vient enfoncer le clou. Son refrain mythique, scandé par la foule fait monter la tension d'un cran. Cette soirée sera bourrée d'énergie brute.

Après Living for Tonite, les classiques s'enchaînent, avec par exemple Breaker et Son of a Bitch, Bucket full of Hate (issu de Blood of the Nations) et Monsterman. Les membres d'Accept semblent fiers de leurs nouveautés et jouent le très bon Shadow Soldiers. Stalingrad semble avoir beaucoup à nous livrer.

Si pour beaucoup, Accept = Udo, c'est maintenant Wolf Hoffman qui tient les rennes. Il se lance ainsi dans un solo relativement intéressant, comparé à ce qu'on peut parfois entendre comme branlage de manche. Vient alors Neon Nights et l'excellent Bulletproof (qui, par ses riffs et son refrain, restera un de mes morceaux favoris :p ).

Loosers and Winners continue cette setlist sans répit et déclenche un pogo à l'avant. Il faut avouer qu'en live, ce titre est vraiment brut de décoffrage. Aiming High précède alors le cultissime Princess of the Dawn, repris de vive voix par le public. Un grand moment.

Accept a juste le temps de jouer Up to the Limit avant de passer à No Shelter, gâché par une coupure de son. En effet, les baffles de façade ont lâché. Le groupe ne s'en rend pas compte tout de suite, termine son morceau et entame même Pandemic, avant d'être alerté par le public, inquiet depuis quelques minutes. Accept se retire, le temps que le staff technique arrange ça. On se demande encore aujourd'hui comment l'ingé son n'a pas compris le problème aussi vite que la foule...

Mark Tornillo s'excuse alors au nom du groupe et reprend Pandemic. Etrangement, la sauce reprend tout de suite. Logique, quand on est un groupe aussi carré qu'Accept, il n'en faut pas beaucoup pour chasser les mauvaises expériences.

Résonne alors l'intro polémique de Fast as a Shark : Ein Heller und ein Batzen (Heidi, Heido, Heida). Le public du Bataclan fait fi des débats idiots qui ont accusé Accept de sympathies Nazi et chante gaiement, avant la déferlante Fast as a Shark. Ce titre de 3 minutes semble passer en un instant et le groupe quitte la scène sous les applaudissements.

Le rappel commence avec Metal Heart et est suivi du très lourd Teutonic Terror. Bizarre de voir ce titre si loin dans la setlist, mais il est vrai que Blood of the Nations a été extrêmement bien accueilli par la critique, célébrant ainsi le retour d'Accept aux affaires.

Et bien évidemment, le quintet clôture son concert sur la chanson qui justifie la présence de la moitié de la salle, le monument du Heavy Metal : Balls to the Wall.

En conclusion, Accept a délivré un set varié, alternant les valeurs sûres de sa carrière, tout en laissant leur chance aux nouveautés. Bien qu'il soit impossible d'oublier Udo Dirkschneider, Mark Tornillo a consolidé sa place en tant que frontman et a parfaitement réussi à adopter les classiques d'Accept à sa manière, preuve de son talent.

Direction le bar, histoire de s'en jeter un petit avant de rencontrer Mark et Stefan, ce qui ne rend la soirée que plus mémorable encore !

Un grand moment de Metal, d'échange et de bière, tout ce qu'on aime !

Crowley