Wacken Open Air 2011 - 04-05-06/08/2011

  

On prend les mêmes et on recommence ! Comme chaque année, nous revoilà dans le nord de l'Allemagne pour assister au 22ème Wacken Open Air.


Installée dès le mardi matin, notre équipe s'attaque déjà à la réserve d'alcool. De toute façon, pas le choix. Si on ne boit pas, on ne sera jamais saoul ! Après quelques heures à faire plus ample connaissance avec nos deux nouvelles recrues, nous sommes parés pour aller à la rencontre de nos voisins allemands ! Cette première soirée et tous les débordements qui y sont liés nous auront permis de retrouver nos voisins de l'an précédent, ainsi que de nous faire une bonne bande de potes pour cette semaine hors du temps !


Le mercredi se compose des animations traditionnelles du Wacken (Catch, concours de T-Shirts mouillés, etc...) et bien entendu du Metal Battle. Cette année, nous assistons par hasard au show du groupe belge: Powerstroke. L'influence Sepultura se fait sentir, mais ce groupe constitue une première partie de luxe pour la tête d'affiche de la soirée: Mambo Kurt. Le claviériste fou met très vite une ambiance de feu, mais se perd ensuite un peu trop dans les covers d'électro, ce qui provoque un coup de mou chez le public. Pas le meilleur de Mambo, mais un bon moment de franche rigolade. Allez, il est l'heure d'aller boire au camping !

  

Le festival démarre réellement le jeudi. Le notre commence avec Helloween. Alors que ce groupe nous satisfait toujours sur scène, ce ne sera pas le cas ici. Très bonne idée d'attaquer le set avec Are You Metal ? Malheureusement le sort s'acharne sur les citrouilles et le son est coupé deux fois, assez longuement. Helloween se voit donc forcé de racourcir son concert. Le son reste très moyen sur plusieurs titres et, lorsqu'il se stabilise enfin, le groupe tire en longueur les sessions de chants au public, les gimmicks instrumentaux et autres discours. Vraiment décevant pour les fans, ce concert est à oublier au plus vite.


Restant en face de la True Metal Stage pour la tête d'affiche, nous regardont Blind Guardian de loin. Et pourtant, malgré mon manque d'intérêt pour ce concert et la distance qui me sépare de la scène, je ne peux que reconnaître qu'il s'agissait là d'un moment clé du festival. Hansi Kürsch est un véritable frontman. Sans avoir besoin de gesticuler, le public lui mange dans la main. Le son est impeccable et la setlist est plus qu'intéressante. Imaginations from the Other Side, Valhalla, Mirror Mirror... Que du bon ! Je ne vous parle même pas de la magie opérant durant la mythique Bard's Song. Faire chanter autant de monde à l'unisson (ou presque), ce n'est pas donné à tout le monde. Splendide!


Les festivaliers se regroupent alors en masse pour assister au concert d'Ozzy Osbourne (qui avait annulé sa date allemande un an auparavant). Dès les premières notes d'I don't Know, on sent que la fin de soirée va être bonne ! A son habitude, Ozzy balance une avalanche de hits (en oubliant malheureusement son dernier bijou: Let Me Hear You Scream). Gus G est impérial sur Mr. Crowley, durant laquelle ses doigts se baladent sur son manche à une vitesse folle et avec une aisance déconcertante. Ce set fait également la part belle aux classiques de Black Sabbath avec War Pigs en point d'orgue. Les lights superbes compensent le manque d'action sur scène mais Ozzy ne nous épargne pas le coup des seaux d'eau et de la lance à incendie. Toujours aussi sympathique. Ce concert se termine bien entendu avec Paranoïd, titre qui met tout le monde d'accord. Excellent show, quoiqu'un peu court pour une tête d'affiche.


C'est avec le sourire que nous nous dirigeons vers le camping histoire de clôturer cette soirée comme il se doit: a grands coups de bière !

  

La deuxième journée (première journée de concert complète) démarre avec Primal Fear. La Party Stage offre des conditions respectables, tant aux groupes qu'au public. Beaucoup plus petite que les Mainstages, cette scène est en général nettement moins fréquentée et permet ainsi de profiter du concert tout en respirant ! La classe. Primal Fear entame son heure de show avec Sign of Fear. Le son est digne des plus gros groupes et c'est très bien. Pourtant, au bout de quelques minutes, l'ensemble sonne un peu mou. Il faut dire, assister au concert à midi, ce n'est pas évident. Il faut à Primal Fear quelques titres pour repartir de plus belle et enfin déchaîner le public. 16.6 fait l'effet d'une bombe grâce à son refrain génial... Ensuite, les classiques déboulent avec Seven Seals, Final Embrace et Metal is Forever. Au final, un bon concert apéritif pour attaquer cette journée qui s'annonce chargée.


Après un rapide passage du côté de Suicidal Tendencies et de Morbid Angel, il est temps de se placer pour Sodom. Sans doute la déception de ce Wacken: Un Onkel Tom pas très frais et un son ignoble ont vite raison de notre enthousiasme et nous rebroussons chemin vers le bar. Sans doute étions nous survolés par l'ombre de W.A.S.P. (cf report woa 2010).


Direction Rhapsody of Fire. Outre les qualités techniques indéniables, il m'est impossible d'accrocher à ce groupe. Le concert semblait pourtant de qualité si j'en crois les réactions du public. Enfin, il était temps de les voir, il s'agissait d'un des derniers shows avec Luca Turilli.


On fait l'impasse sur Trivium et Heaven Shall Burn et en route pour une longue attente devant la True Metal Stage où se produit Judas Priest ! Un vrai plaisir de revoir ce groupe mythique, surtout après la prestation de premier choix qu'ils ont livrée au Graspop Metal Meeting, quelques semaines auparavant. Inutile de dire que la bande à Halford constitue la vraie tête d'affiche du festival, ce qui remplit la plaine de façon conséquente. Le set démarre sur l'enchaînement Rapid Fire / Metal Gods et déjà, c'est l'hystérie. Le groupe est en grande forme (et ceux qui craignaient pour la voix de Rob Halford sont dès lors rassurés). Judas Priest pioche un peu partout dans sa discographie et en offre ainsi pour tous les goûts. De Judas Rising à Painkiller, en passant par le mythique (et parfait) Victim of Changes, le groupe balance hit sur hit, avec en point d'orgue, des bombes telles que : Night Crawler et Blood Red Sky. Un set varié et équilibré qui semble satisfaire le public de bout en bout, c'est assez rare pour être souligné. Judas Priest termine son show à grands coups de classiques avec entre autres Breaking the Law, chanté dans son intégralité par le public. La suite, même si elle est évidente, reste dévastatrice : Electric Eye, Hell Bent For Leather, You've Got Another Thing Comin' et en ultime rappel, Living After Midnight. Un concert magique d'une durée record de 2h15 qui aura pour effet de nous laisser sans la moindre once d'énergie pour la fin de soirée.


Mais bon, comme il reste encore 3 valeurs sûres, il faut faire un effort ! Le mien commence directement avec les remplaçants de Cradle of Filth : Triptykon. Quel bonheur ! Les reliques de Celtic Frost se produisent sur la Black Stage pendant une heure. Phénomène rare à cette heure tardive sur un si grand podium : le nombre de spectateurs est anormalement bas. Et pourtant, quel concert ! La lourdeur du son de Triptykon est encore plus impressionnante dans ces conditions. Les fans présents sont comblés. Seulement six morceaux (dont les longs, très longs Goetia, Synagoga Satanae et The Prolonging), mais un franc succès. Tom Warrior a toujours été un ovni, ce n'est pas Wacken qui échappe au concept du bonhomme !


La fatigue ne me permet pas de profiter pleinement d'Airbourne. Etant donné que je les ai vus trois semaines plus tôt au Sonisphere, je me contente d'écouter d'un peu plus loin. La débauche d'énergie de Joel O'Keeffe n'impressionne plus personne (et finira bientôt par carrément lasser le public), mais le show reste plus que correct. Rock n Roll à souhait avec un groupe qui en veut, mais qui devrait essayer d'être autre chose que le Joel O'Keeffe 's Band.


On termine ce deuxième jour de concerts avec les très attendus Apocalyptica. Contrairement à leur concert surprise dans le camping lors de l'édition précédente, ici, la sauce ne prend pas. La faute à un manque d'énergie criant (Joel, reviens!!) de la part du groupe, mais sans doute aussi de son public (une fois encore, beaucoup de minettes). Quelques reprises parviennent quand même à faire bouger le public (le sempiternel Master of Puppets, Inquisition Symphony et Seek and Destroy), mais rien de grandiose quand même. Bon, ok, il est tard, mais c'est Wacken quand même !! Où est donc passé le grand Apocalyptica ? Celui qui faisait du Metal avec des violoncelles ?


A la fin du concert, il est temps d'aller boire quelques bières et d'aller se coucher. La dernière journée sera assassine.

  

En effet, ce troisième et dernier jour commence à la Bullhead City avec Girlschool ! Alors que le groupe commence,15 minutes en retard, son show avec Demolition, il ne faut pas longtemps pour qu'un problème de micro vienne assaillir Enid Williams. Nous avons alors droit à quelques morceaux quasi instrumentaux. Dommage, mais une fois le problème résolu, le concert repart de plus belle. Les nouveaux titres sonnent très bien et le groupe ne ménage pas ses efforts pour rattraper le temps perdu par la technique. Les excellents Race with the Devil et Emergency mettent tout le monde d'accord et c'est sous les applaudissements que le groupe quitte la scène. Alors que les gens en redemandent les filles semblent négocier avec les techniciens pour reprendre les armes, afin peut-être de compenser les quelques couacs de ce set. Après quelques minutes, Girlschool revient pour interpréter le très bon Take it all Away. Elles se permettent de défiler sur le podium menant jusqu'au ring de catch installé au milieu de la salle et saluent leurs fans autant qu'elles le peuvent avant de quitter définitivement la Bullhead City. On comprend pourquoi ce groupe, même sans jamais avoir réellement percé, est devenu part intégrante de la légende du Hard. Bravo les filles !


Il est temps pour moi de voir les Suédois de CrashDïet, j’adore ce groupe depuis des années, et je n’avais pas encore eu l’occasion de les voir ! Pas encore grand monde devant la scène, mais un public bien plus féminin que d’habitude. En une bonne heure, ils nous servent un bon condensé de leurs trois albums, avec aussi bien Riot In Everyone que Generation Wild, tous les hits y passent, et les 4 se démènent comme jamais. Simon arrive même en moto, qui ne veut plus démarrer à la fin, à sa grande déception, les aléas du live ! Mais ce fut un chouette moment, bien content de les avoir enfin vus, et d’avoir pu discuter avec eux après le concert.


Direction la Black Stage pour Kataklysm. Parfait pour l'apéro. Une très bonne découverte live. Il était temps pour moi de voir ce groupe !


Petit détour vers la zone VIP, histoire de manger un bon morceau et de voir ce qu'il s'y passe d'intéressant et par la même occasion, saluer Andreas Kisser qui nous remercie d'être venus ! Incroyable.


C'est quelques bières plus tard (17h30 heure locale) qu'Iced Earth investi la True Metal Stage pour son dernier concert avec Matt Barlow. Le public est déjà déchaîné lors de l'intro (1776) et c'est l'explosion de joie lorsque le groupe déboule sur Burning Times. Concert best of aux relents de Live in Athens, ce set regorge de petites merveilles. Vengeance is Mine, Last December, I Died for You ... Bref, que du bon. Le set se termine par l'excellent The Coming Curse et ensuite, moment historique dans l'histoire de Wacken, mais aussi dans celle du Metal : les adieux de Matt Barlow. Les larmes aux yeux, il remercie ses fidèles ainsi que ses compagnons d'aventure. L'accolade faite à Jon Schaffer est particulèrement pleine de sens, la relation entre les deux hommes n'ayant pas toujours été au bon fixe. Quoi de plus normal quand on mène une bête comme Iced Eath ? Il manque sans doute quelque chose ... Mais bien sûr qu'ils l'ont jouée cette sacrée chanson : Iced Fucking Earth !!! Du grand art. Merci à Matt pour ces années de bons et loyaux services au sein de la grande famille du Metal.


Après avoir jeté une oreille au set de Sepultura, nous nous plaçons pour Avantasia. Grand fan de ce groupe depuis leur début, c’est la deuxième fois que je les vois (et deuxième fois à Wacken d’ailleurs aussi), et je n’ai pas été déçu. Même si j’aurais peut-être préféré plus de chansons des deux premiers albums, les deux derniers sont loin d’être mauvais. Twisted Mind pour commencer enchaîné avec un grand Scarecrow et Jorn Lande bien en voix ! Les différents invités alternent, que ça soit Jorn, Bob Catley mais aussi et surtout Michael Kiske, quasi 17 ans que j’attends enfin de le voir en live, et quelle voix ..il n’a rien perdu ..Puis c’est au tour de Kai Hansen de débarquer. La chanson Avantasia est magnifique en live et le final Sign Of The Cross/The Seven Angels fabuleux. Un concert sans grande surprise, mais la qualité de la musique et des invités l’ont rendu magistral. C’est dommage que ce genre de concert reste occasionnel (ou de très petites tournées), vu les occupations de chaque participant, car cela reste un groupe exceptionnel, un des meilleurs souvenirs de cette édition de Wacken, c’est certain !


En effet, après Avantasia, c'est Kreator qui engage les hostilités. Hordes of Chaos et Warcurse en guise d'introduction, que demander de plus ? Le public est déchaîné (hé oui, il lui reste encore des forces après un tel festival). Mille Petrozza ressort un petit Endless Pain de derrière les faggots, pour notre plus grand plaisir. Mais les classiques sont aussi de la partie avec bien entendu Pleasure to Kill, Violent Revolution et Phobia. Voices of the Dead fait office de chanson « calme ». Quel bonheur d'entendre ce morceau joué live. Sans trop exagérer sur les discours habituels et sur la violence du moshpit, Mille propose à la foule de créer deux énormes circle pits. Bien que je ne sois pas partisan de ces pratiques, il faut reconnaître que c'était sans doute l'un des moments forts du festival. Pour le reste, les éternels Betrayer, Flag of Hate et Tormentor sont bien sûr de la partie et laissent la plaine de Wacken à feu et à sang.


Si jamais il reste quelques mottes de terre à aplanir, comptez sur le rouleau compresseur du Hard Rock : Motörhead. Comme toujours et sans surprise, le trio infernal balance une avalanche de hits. Iron Fist, Stay Clean, Metropolis, Rock Out, tout y est. Alors que la pluie s'abat sur Wacken, Motörhead envoie l'excellent The Thousand Names of God. Son refrain met tout le monde d'accord. Le public est au mieux de sa forme. Tellement chaud que la pluie semble s'évaporer instantanément. Incroyable. Coup de coeur personnel : The Chase is Better than the Catch. Les filles semblent d'accord avec l'état d'esprit de la chanson et elles le montrent bien. Sympathique. In the Name of Tragedy laisse place à l'habituel solo de Mikkey Dee, l'occasion pour la foule de se reposer un moment. Après un excellent Killed by Death, c'est le grand show avec l'énorme armature métallique du Bomber qui survole la scène. Sublime ! Et enfin, Ace of Spades / Overkill pour clore ce concert débordant d'énergie, suintant le rock n roll et le whiskey. Motörhead, à très bientôt !


C'est sous une drache monumentale que se termine ce Wacken Open Air. Pas de chance pour les fans de Children of Bodom. C'est avec un sacré taux d'alcool que le Laïho monte sur scène, ce qui donnera lieu à un show hilarant, mais bourré de pains. Bref, un peu dommage de conclure le festival sur un tel supplice, mais, au final, on a quand même bien rigolé.

  

Avec tous ces bons moments passés, il est dores et déjà certain qu'on sera présent en 2012.

Wacken Roll !

Crowley et Olivier