Wacken Open Air 2010 - 05-06-07/08/2010

  

Août 2010, 21ème édition du dorénavant cultissime Wacken Open Air. Pour les ignares, le W :O :A est un festival allemand se déroulant à Wacken, petit village situé au nord d'Hambourg. Il compte environ 1850 habitants et 4000 vaches, mais pour une semaine, il héberge 75 000 metalleux. Véritable institution de la musique, de la fête et de l'étrange (on en croise des phénomènes!!), ce festival vaut largement un compte rendu qu'on voudra, au delà des concerts, le plus complet possible.


Pour commencer, impossible de ne pas consacrer quelques lignes aux habitants, toujours fiers et ravis d'assister à un tel défilé de chevelus. En effet, les échanges avec la population sont nombreux. Qu'il s'agisse du ravitaillement en bière à la supérette du coin, d'un petit déjeuner improvisé à la terrasse d'un particulier ou simplement de discuter de tout et de rien, les festivaliers paradent dans le village autant que sur le site. Ici, le respect de l'autre est l'unique règle. Aucun débordement n'est à constater. De quoi contenter tout le monde, même la mémé du coin partage son jardin avec les pros de l'apéro.


Ensuite, le staff, toujours disponible mérite également un clin d'oeil. En effet, sans lui, on tournerait encore dans les champs, à la recherche du Check-In, même si ils nous font parfois tourner dans certains champs, sans vraiment savoir pourquoi.


Et enfin, le public, sans qui tout ça ne serait rien. A des années lumières de celui du Graspop, le public du Wacken invite au partage. Impossible de refuser une bière chez les voisins, de ne pas échanger sur nos cultures respectives avec l'Allemand qui est encore surpris de croiser des étrangers si loin de chez eux ou encore de rester statique quand les campeurs d'à-côté assemblent une véritable boîte de nuit Metal ouverte à tous.


En bref, une atmosphère unique entoure ce microcosme temporaire qu'est le Wacken Open Air. Et pour rien au monde Metal Paradise allait rater ce rendez-vous. Une bonne partie de l’équipe de Metal Paradise couvrait ce Wacken 2010, pour vous offrir un report le plus complet possible.

  

L’équipe de Metal Paradise s’étant divisée pour le trajet d’aller, une partie préférant un peu de tourisme dans les contrées danoises et l’autre voulant arriver le plus tôt possible pour être bien placée au camping, je vous épargnerai les deux premiers jours sur place, composé essentiellement d'alcool, de barbecue et de détente totale avec Mambo Kurt (ainsi que la visite des curiosités danoises) pour en venir directement à l'essentiel: le jeudi 5 août, premier jour de festival.


Réveil agréable avec le concert surprise d'Apocalyptica sur la Red Bull Stage: une scène montée sur le toit d'un bus garé dans le camping. Dans ces conditions, pas facile d'avoir un son correct, pourtant, après une minute, l'ingé stabilise tout ça et offre aux violoncellistes un plan de travail confortable et Wherever I May Roam déchaîne la foule. Ce concert ayant lieu pour célébrer la sortie prochaine de leur album (7th Symphony), le groupe enchaîne sur End of Me, le premier single. Le reste du set comportera encore une nouveauté (Sacra) mais sera avant tout dédié aux classiques. On notera d'ailleurs un rappel imprévu qui donnera lieu à une reprise d'anthologie de Master of Puppets. En effet, alors que le site du festival n'a pas encore ouvert ses portes, le public est déjà chaud comme la braise et ce malgré la gueule de bois de la veille. En effet, le titre est chanté de bout en bout et Apocalyptica reçoit une véritable ovation, avant goût de ce qui les attends l'année prochaine sur une des scènes principales. Excellente mise en bouche donc !


Fin d'après midi, arrivée sur le site sur un air d'Accept. Udo est sur scène avec Skyline. Fin de set, nous allons donc découvrir la zone vip/presse. Ouf, tout y est, le bar n'a pas été oublié, nous pouvons aller voir Alice Cooper tranquillement. Le public est littéralement compressé devant la True Metal Stage. Il est vrai qu'Alice Cooper est réputé pour son show théâtral et extravagant, tout le monde veut être témoin de ce déballage de frasques. C'est donc après avoir difficilement trouvé un coin oxygéné que l'on assiste à une volée de hits. School's Out, No More Mr. Nice Guy et I'm Eighteen, rien que ça pour démarrer le set, ça promet. Côté spectacle, outre ses interprétations tragicomiques, nous avons droit à plusieurs mise en scène de mise à mort. Qu'il soit pendu ou décapité (bluffant !!), Alice Cooper retraverse le Styx pour nous en mettre plein les oreilles. Les grands moments musicaux de ce set sont bien entendu Poison (repris par la quasi entièreté du public), Billion Dollar Babies et une version survoltée de Elected ! A 62 ans, Alice tient toujours la route et contente un public pas forcément acquis à sa cause. L'ovation qui lui est réservée n'est en rien usurpée et le public, satisfait, pourra se targuer d'avoir vu un mythe !


Après un peu de repos bien mérité, nous voilà face à la Black Stage pour les retrouvailles avec Mötley Crüe. Peu convainquants lors de leur passage au Graspop 2009, les bad boys ont une dette envers nous. En plein jour, sans light-show à leur disposition, les Californiens n'ont d'autre choix que de jouer du rock. Malgré un Vince Neil bouffi, le groupe est en forme, en grande forme même. Le son est excellent, le public réactif et les musiciens assurent. Et puis, on ne va pas se voiler la face: quel plaisir d'entendre à nouveau des titres comme Ten Seconds To Love, Dr Feelgood et Girls Girls Girls. A noter également le décor bien réalisé, représentant une jungle de béton, faisant étrangement penser à Los Angeles. Bien loin du vide (du bide ?) du Graspop 2009, Mötley Crüe se rachète à mes yeux en proposant un set bien conçu, bien réalisé et d'une simplicité qui n'a d'égale que sa qualité. Chapeau messieurs !


Deux ans après son Somewhere Back in Time World Tour, Iron Maiden revient à Wacken pour préparer le lancement de The Final Frontier, son 15ème album. Après avoir célébré la sortie du Live after Death en DVD, le groupe met à l'honneur ses morceaux plus récents avec un set massivement axé sur Brave New World, Dance of Death et A Matter of Life and Death. El Dorado, premier single issu de The Final Frontier est le seul nouveau titre joué, mais ce n'est rien, la Vierge de Fer est là pour faire plaisir à ses fans et c'est réussi. Même si ils sont nombreux à critiquer le choix des morceaux, ils ne peuvent pas s'empêcher de devenir dingues sur The Wicker Man, de chanter sur Blood Brothers (dédié à Dio) et d'headbanguer sur The Reincarnation Of Benjamin Breeg. Le show est simple mais soigné et comme à son habitude, le groupe est en grande forme. Le son est quant à lui excellent, de quoi se délecter de chaque note. Bien entendu, après les raretés, vient la volée de classiques avec entre autres Fear Of The Dark, Iron Maiden et un Running Free de derrière les fagots. Une fois encore, Maiden est venu, a vu et a vaincu, pour le plus grand bonheur des festivaliers qui passeront la nuit à reparler de cette première journée fabuleuse (et, avouons-le, à boire quelques litres de bière).

  

Il est tôt, très tôt même, lorsque je me place sur la true metal stage pour aller voir Amorphis. C’est la première fois que je vais voir les finlandais et leur metal mélancolique. Le concert est bien malgré le fait que le son soit loin d’être exceptionnel. C’était relativement difficile pour le groupe pour choisir convenablement la setlist puisque cette année la bande à Tommi Joutsen ( chant ) fête ses 20 ans de carrière. Le pari a été réussi, ils ont su piocher dans tous leurs albums sauf Far From The Sun. Le show commence par l’inévitable Silver Bride issu de l’excellent dernier album. De Skyforger, on a pu également ecouter Sky Is Mine et From Heaven Of My Heart qui prouve que cet album passe très bien en live. On a droit également aux incontournables Towards And Against et Black Winter Day. Moments plus intimes avec Alone et House Of Sleep dont le refrain est repris en cœur par le public. Joutsen joue bien son rôle de frontman, j’ai trouvé les guitaristes un peu mou. Ce qui n’empêche que c’était un concert agréable mais bon prendre un coup de soleil sur Amorphis c’est surprenant. A revoir en salle, en novembre prochain au Biebob avec Ghost Brigade et Orphaned Land.


Puisqu’on parle d’eux, il est temps d’aller justement voir Orphaned Land sur scène, depuis le temps que j’attendais d’enfin voir ce groupe israélien. Et l’attente fut récompensée, ce fut un excellent concert, du début à la fin. Manifestement le groupe était content de se produire à Wacken, comme le montrait Kobi, le chanteur, arborant un sourire entre chaque chanson. Ce dernier, d’ailleurs, avait des airs de Jésus lorsqu’il semblait flotter au dessus de la scène. Ce mélange de musique orientale (autant influencée par le folklore hébreu que arabe) et de metal est des plus intéressant, la set liste est très axée sur les deux derniers albums, et c’est tant mieux. Sur quelques titres, une danseuse du ventre vient compléter le groupe, et c’est avec Norra El Norra que le groupe termine son concert (toujours impressionnant de voir toute une foule sautée sur place). Un très bon souvenir, matinal mais à revoir certainement prochainement.


Pour certains de l’équipe de Metal Paradise il s’agit maintenant du premier concert de la journée: Die Apokalyptischen Reiter. Comme toujours, le public allemand est raide dingue de leur folk metal enragé. Il est vrai que les cavaliers proposent un set énergique et bien exécuté mais malheureusement, les habitués regretteront un cruel manque de folie. Pas de bondage, pas (trop) de SM, pas la moindre trace de canot pneumatique ... Bref il manque la petite étincelle. Cela n'empêche en rien les titres de grande classe (Unter Der Asche, We Will Never Die et bien sûr Seemann) de mettre le feu aux poudres. Le nuage de poussière volant au dessus de la foule est là pour en témoigner.


Kamelot est de retour à Wacken ! Même si je les ai déjà vus de nombreuses fois (dont une fois à Cologne en avril dernier), c’est toujours un plaisir d’aller revoir ces Américains (ou presque). Une set liste plutot orientée vers les derniers albums, avec deux nouvelles chansons (The Great Pandemonium et Hunter’s Season) loin d’être les plus originales. Une montgolfière fort proche du public vient un peu perturber l’attention de ce dernier par rapport à Khan, mais après ça tout se passera pour le mieux. Pas mal de classiques du groupe y passent, comme Karma, Center Of The Universe et March Of Mephisto (avec Thomas pour les growls). Khan est à son habitude souvent tourné vers le sol (une des ses caractéristiques), mais en contact avec le public de temps en temps (il reste Norvégien malgré tout), et toujours prêt à nous faire chanter. Beaucoup de pyrotechnies présentes, parfois un peu trop vu l’heure à laquelle le groupe joue (la nuit est encore loin d’être là !). Certainement pas le meilleur concert du festival, mais ce fut un bon moment, même si parfois quelques chansons plus anciennes ne seraient pas de refus. A revoir encore pour une vraie tournée pour leur nouvel album Poetry For The Poisoned.


En route pour Arch Enemy, face auxquels je ne tiens pas plus de 10 minutes. Les Suédois nous servent la même soupe depuis des années et semblent tourner en rond. Que fait donc un musicien de la trempe de Michael Amott chez ce groupe quasi industriel ? Angela Gossow semble avoir épuisé sa palette vocale et les metalleux objectifs ne pourront que constater que le groupe s'essoufle et ne suis pas le chemin qui s'offrait à lui après le carton de Doomsday Machine (2005). Dommage.


Un des grands moments de cette 21ème édition est enfin arrivée, le concert pour les 30 ans de Grave Digger. Et il s’agit vraiment d’un des meilleurs concerts du groupe. Et niveau show, on a été servi, la pyrotechnie à cette heure prend toute son ampleur notamment. Pour cette occasion l’album Tunes Of War (1996) est joué intégralement en commençant par The Brave et une troupe de 30 personnes aux cornemuses et tambours. Impressionnant. Ensuite tout le groupe débarque sur scène, mené par un Chris Boltendahl maquillé comme William Wallace dans Braveheart. Et les chansons de cet album défilent, The Dark Of The Sun plus heavy que jamais, the Ballad Of Mary en duo avec Doro, et Rebellion en duo avec Hansi Kürsch (Blind Guardian) pour n’en citer que trois. Les chanteurs de Van Canto sont également présents sur scène pour quelques chœurs bien placés. L’ensemble donne vraiment bien. C’est aussi l’occasion bien sûr de voir le nouveau guitariste à l’œuvre, Axel Ritt, et je dois dire qu’il se débrouille très bien. Pour terminer, Grave Digger a choisi Ballad Of A Hangman et Excalibur en bonus. Et c’est le tradionnel Heavy Metal Breakdown qui finit ce concert en beauté. Que dire de plus, ce fut un excellent moment et j’irai revoir ces Allemands très prochainement en concert, c’est évident !


Quelques notes de Slayer seulement, les ayant déjà vus au Graspop récemment, me suffisent. Le show n’est pas très différent, et après deux jours de festival, je préfère économiser mes forces. Donc un petit tour dans la zone press, l’occasion de discuter un peu avec les musiciens de Grave Digger, et de faire la fête entre Belges et Français, et il est déjà temps de profiter du peu de nuit qui reste pour dormir un peu avant la déjà dernière journée du festival.

  

Lendemain de cuite oblige, un petit déjeuner copieux s'impose. 10H, à moi la Currywurst et les Pommes comme on dit là-bas ! Par contre, impossible de traîner, Nightmare joue à midi sur la W.E.T. Stage. Force est de constater la présence massive des Français, autrement plus fiers que de leur équipe de foot. L'émotion des musiciens est grande, on devine même quelques larmes coulant sur les visages. Malgré la petite taille de la scène, le set est très dynamique, Joe est très en voix. Ca tombe bien, après Wicked White Demon, Nightmare s'attaque à une reprise de Holy Diver, logiquement dédié à feu Ronnie James Dio. La réponse du public ne se fait pas attendre et c'est dans la bonne humeur que le set se termine après un Legions Of The Rising Sun du tonnerre et Trust A Crowd. Concert bien trop court, heureusement, AFM Records semble avoir pris conscience des qualités du groupe qui, si il avait été soutenu comme ça en France, serait maintenant au top de sa carrière.


Caliban tourne non stop depuis quelques années, et les ayant vus quelques fois auparavant, je me laisse plutôt tenter par un « bon » repas à l’Allemande, laissant le concert aux fans du groupe, et amateurs de circle pit et wall of death (tous deux interdits cette année par les organisateurs et la police suite aux incidents de Duisbourg).


Entre Crucified Barbara et Unleashed, le choix est difficile. Le soleil ayant décidé de cogner comme un enragé sur mon pauvre crâne pourtant chevelu, la protection de la W.E.T. Stage s'avère une solution évidente à mon dilemme. C'est donc parti pour un concert de hard rock 100% féminin. Etrangement, la concentration en testostérone est à son maximum au niveau du public. Difficile de se frayer un chemin, mais une fois placés, nous profitons d'une avalanche de titres plus sympathiques les uns que les autres. Le set s'ouvre logiquement sur le premier titre du dernier album: Killer On His Knees et est suivi d'un Play Me Hard chanté à tue-tête par l'assemblée. L'ambiance semble être à son comble après le très pop-rock Sex Action (au refrain pourtant imparable) mais en fin de set, Losing The Game et l'énorme In Distortion We Trust viennent enfoncer le clou. Au total 7 titres sont joués et le public en redemande. Malheureusement, les musiciennes, très pros, se doivent de respecter le planning et quittent la scène sous les applaudissements. Grosse erreur sur le running order, car au vu du nombre de gens restés sur le carreau, il est évident que les quatre belles méritaient la Party Stage. Mais rassurons-nous, tout porte à croire qu'on les reverra très vite !


Après une bière bien fraîche sirotée à l'ombre du bar, c'est parti pour le set d'Overkill. Le groupe semble être très attendu et l'énergie déployée par le public en témoigne. Dès l'ouverture (The Green And Black) le groupe s'approprie l'entièreté de la scène. Le son est vraiment excellent, ce qui permet aux musiciens de montrer leur talent et leur maîtrise de l'espace. La voix de Blitz est vraiment unique et l'homme semble au bord de la rupture. Pourtant, il n'en est rien. Après une intro logique, Overkill enchaîne sur le cultissime Rotten To The Core qui déchaîne les acharnés de Thrash Old School. Les membres d'Overkill ont le groove dans le sang, malheureusement, la setlist contient beaucoup trop de morceaux rapides, ce qui rend le set ennuyeux après une petite demi-heure. En effet, une batterie linéaire de bout en bout, ça lasse. Dommage. Bien entendu, c'est une question de goût, les 20000 personnes qui sont restées face à la scène vous diront sans doute le contraire. Il est par contre incontestable que le groupe termine son set de façon magistrale en incluant une traditionnelle reprise de Motörhead: Overkill !


Un petit tour rapide du côté de la party stage pour voir Delain. Là aussi je les ai déjà vus quelques fois et après quelques chansons j’en profite pour regarder les échoppes pas très loin. Je pense (et je ne suis pas le seul) que Crucified Barbara aurait mieux eu sa place sur cette scène-ci. Ce sont les aléas des grands festivals.


Vient alors le concert de W.A.S.P. Que j'attendais tant. Le public afflue en masse pour ces légendes du Glam-Heavy Metal. Pourtant, dès le début du set, on sent qu'il manque quelque chose. Déjà, la qualité du son est plus qu'aléatoire. Les notes semblent s'envoler avant d'atteindre nos oreilles. Les hits tels que L.O.V.E. Machine, Wild Child et Chainsaw Charlie paraissent bien plats et l'envie de déserter commence à se faire sentir. Pourtant, on a envie de donner une chance à la bande à Blackie. Il faut attendre la fin du set pour enfin prendre son pied: les musiciens entament The Idol avant de laisser Doug Blair et sa guitare pour un solo d'anthologie. Pour la première fois en 45 minutes, le son est excellent et on peut enfin se régaler du talent de W.A.S.P., Malheureusement avec du playback complètement inutile sur la section rythmique. Pourquoi vouloir leurrer les fans quand on est capable de jouer live ? Blackie n'a peut-être plus sa voix d'avant, mais après 30 ans de carrière, on peut lui pardonner. Le playback passe par contre très mal et fait de ce concert ma plus grosse déception du festival. Peut-être même de tous les concerts vus. Triste.


Heureusement, les deatheux de Cannibal Corpse jouent live et vont bien vite nous faire oublier ça ! Fort de son dernier album, Evisceration Plague, le cadavre cannibale a de quoi terrasser le public. Scalding Hail en ouverture est un excellent aperçu de l'heure de folie qui nous attend. Un son énorme, et des musiciens de bien bonne humeur (oui, les vannes de Corpsegrinder sont grasses, mais bien drôles), ça aide à passer un bon moment. Le set étant plus long qu'au Graspop, nous avons droit à un concert plus étoffé et une set list qui pioche un peu partout sur le parcours des Américains. Rien de bien nouveau sous le soleil (quoiqu'il faut reconnaître au groupe une volonté de varier le tempo) mais qu'est ce que c'est bon. Les classiques Unleashing The Bloodthirsty, I Cum Blood, I Will Kill You rivalisent tout en puissance avec les nouveaux titres, comme le fameux (et très Heavy) Priest Of Sodom. Puis, Hammer Smashed Face et Stripped, Raped and Strangled en rappel, ça ne peux que plaire aux fans du genre. Comme ils l'ont fait sur la même scène 3 ans plus tôt, les membres de Cannibal Corpse ont dévasté un champ de nuques et réduit les cervelles en bouillie. Vu ce qu'il en restait, on ne va pas s'en plaindre !


Stratovarius joue au même moment (l’avantage d’être plusieurs sur place !)..sur la party stage. Il y a encore quelques années ils étaient sur la true metal stage. Depuis le départ de Timo Tolkki (le guitariste fondateur et tête pensante du groupe) le groupe est en léger déclin, Polaris leur dernier album loin d’être mauvais, n’arrive pas aux niveaux des précédents. Mais malgré tout, c’est un plaisir de revoir nos Finlandais à Wacken. Et le groupe a l’air content de s’y produire une fois de plus. La set liste est plutot bien choisie, piochant dans les anciennes chansons bien évidemment, et c’est avec bonheur qu’on entend Paradise, Hunting High And Low ou encore Black Diamond. Dommage que la voix de Timo Kotipelto ne soit pas de toute justesse par moment. Le concert est bon, mais il manque un petit quelque chose.. difficile à définir. A revoir en salle, le résultat en sera sans doute meilleur.


Encore un grand moment à Wacken avec le retour de Edguy. Étant fan depuis de nombreuses années (leur début en fait), je me place bien devant et je ne serai pas déçu, ce fut un excellent concert avec un bon choix de morceaux. Les musiciens donnant leur maximum à chaque fois. Tobias Sammet est très en forme (avec un style Bonjovien !) et ne manque jamais de taquiner ses musiciens ou le public avec quelques blagues. Tobias Exxel (le bassiste), n’étant pas sûr de pouvoir assurer la prestation ce soir (car il allait être papa de façon imminente), c’est le bassiste de Helloween, Markus Grosskopf qui devait le remplacer pour le concert. Mais Tobias a néanmoins joué, et Markus fut là en guest pour deux chansons, un grand moment ! Tous les classiques de Edguy y passent, de Vain Glory Opera (petit commentaire de Sammet pour Europe !) à Dead Or Rock, en passant par Tears Of A Mandrake et King Of Fools ! Sans oublier Lavatory Love Machine et Superheroes avec les deux bassistes réunis. Certainement un des meilleurs concerts de cette journée, Edguy a tout d’un grand groupe et certainement pas en déclin, loin de là (et je pense que tout le public de Wacken étaient d’accord là-dessus).


On vide les fûts restant, histoire de se resourcer, puis, retour vers la Black Stage pour une dose de Black Metal. Immortal fait son entrée sous les hurlements du public, visiblement impatient de revoir la bande à Abbath. Malgré le vent qui souffle en rafales, le son est plus que correct. Contrairement à la tournée précédente (Reunion Tour 2007) où Immortal nous a gâtés avec une setlist en forme de best of, nous avons droit cette année à quatre nouveaux morceaux, soit presque la moitié du set. Le groupe croît en la qualité de son nouvel album et semble confiant. En effet, les nouveautés sont jouées sans se poser de question et, vu la réaction de l'assemblée, ça marche. Il va sans dire que les classiques font un tabac. Après le très demandé Withstand The Fall Of Time, le groupe joue la carte de la surprise avec un titre rarement interprété en live: Beyond The North Waves. Suite à l'intro majestueuse, déboule le riff bien heavy de cette composition aux multiples aspects. Inattendu, mais tout simplement génial, ce morceau est acclamé, voire même glorifié. On en remet une couche avec One By One, qui fait l'effet d'un rouleau compresseur sur la plaine de Wacken. Immortal quitte alors la scène sans tarder. Excellent concert, même si la petite heure allouée au groupe laisse un goût de trop peu, surtout pour ce qu'on peut considérer comme la tête d'affiche de ce samedi 7 août.


Soulfly ayant fait une super tête d’affiche au Graspop (hum), je préfère économiser mon corps pour la toute fin du festival. C’est donc sur fond de voix de Max Cavalera que j’en vais joyeusement faire un tour au bar de la zone VIP (et j’en profite pour discuter un peu avec le toujours jovial Markus Grosskopf).


Pendant ce temps-là l’autre partie de l’équipe se dirige vers Tiamat. Enfin m’y voilà, le concert que j’attendais le plus au Wacken. Quinze ans après la sortie de Wildhoney et d’un show en tête d’affiche au Wacken, les suédois nous font l’honneur, que dis-je, le privilège de nous jouer Wildhoney en entier. Dès que les premières notes du morceau Wildhoney furent jouées, je fus littéralement envoûté. Whaterver That Hurts permit au chanteur, Johan Edlund, de poser sa voix mélancolique, le voyage commence alors réellement. Il y aura eu de la puissance avec Whatever That Hurts , The Ar et Visionnaire, il y aura eu de la douceur avec 25 th Floor et Pocket Size Sun. Bien que le groupe reste relativement distant du public, on peut lire de l’émotion dans le regard des musiciens visiblement touchés par leurs propres musiques. Comment pourrait-il en être autrement pendant le toujours aussi magique Gaia et le très touchant Do You Dream Of Me ?. Au final c’était un bon concert, dans une ambiance assez intimiste, donc relativement décalé par rapport au reste de l’affiche. Le son n’était pas mauvais, je regrette un peu que le chanteur n’ait pas parlé entre les morceaux, enfin c’est ce qui fait aussi le charme de ce groupe.


Le temps de saluer les amis que nous laisserons sur place, nous réalisons que ce W.O.A est déjà presque terminé. Mais c'est sans compter sur le fameux Faster, Harder, Louder si cher à l'organisateur.


En effet, peu avant 2h U.D.O. prend d'assaut la True Metal Stage pour une dernière claque musicale. C'est sous le déluge allemand que nous profiterons pleinement de ce dernier set. Accept a beau tourner de nouveau, l'âme du groupe a été emmenée par son chanteur: Udo Dirkschneider. A 58 ans, le frontman remplit encore parfaitement son rôle et le public lui mange dans la main (avant même sa montée sur scène, les fans entonnaient déjà Princess Of The Dawn). Le light show est soigné, le son est peut-être au dessus de tous les autres groupes et la pluie n'entame en rien le moral des troupes. Udo est très en voix et le groupe assure également, en particulier Stefan Kaufmann, l'ancien batteur d'Accept officiant au poste de guitariste. Nous avons donc droit à 1h30 de riffs heavy à souhait, de soli tranchants ainsi qu'à quelques reprises d'Accept. Et pour clôturer ce Wacken Open Air, quoi de mieux qu'un grand classique ? C'est bien sûr à Balls To The Wall que revient l'honneur de déchaîner la foule une dernière fois ce week end. Grandiose, tout simplement !

  

En conclusion, cette semaine de musique aura eu son lot de bonnes et de mauvaises surprises (plutôt rares, heureusement). Une fois de plus, les 75,000 festivaliers feront face aux traditionnels embouteillages, durant lesquels, on rigole avec le voisin, histoire de retarder l'échéance: le retour à la réalité. Mais ce Wacken 2010 était une fois de plus bien réel (de nombreux foies pourront en témoigner) et laissera surtout d'excellents souvenirs.

Au plaisir de vous y voir l'an prochain, on prendra une bière ensemble !

Qui a dit qu'une seule bière, ce n'était pas crédible ? Vous au fond ? Vous avez raison !

Wacken Roll !

Crowley, Olivier et Jérôme