Ted Nugent – Shut Up & Jam
Frontiers Records

Après un Live où il causait presque autant qu’il jouait de la gratte, revoici le fantasque guitariste avec une nouvelle livraison, et il était temps, car c’est le premier album studio après sept années. De nouveau accompagné de son acolyte Derek St. Holmes au chant et à la guitare, le fougueux gratteur nous balance douzes plages dans les gencives. Car si on peut regretter la philosophie politique du musicien, force est de reconnaître qu’il n’est jamais avare lorsqu’il laisser parler sa six-cordes.

Ted Nugent ne traine pas, il dégaine sa six-riffs plus vite son ombre, c’est une plage titulaire rock’n’roll punk qui ouvre le bal. Il va pas nous gonfler avec une intro chiante. Lui son rayon, c’est plutôt la déferlante de grattes, de chants et un rythmique bien sentie sur une plage courte mais intense. D’ailleurs la formule « durée réduite mais puissance maximale » revient régulièrement tout au long de l’album.

Finement, il change de registre pour un Fear Itself mais rapide mais tout aussi endiablés au niveau du riff et des soli. Un titre qui plus il avance, plus il plonge dans la folie guitaristique. Bref, le Nugent n’a pas changé, mais on ne vas pas se plaindre. Et puis hop, un blues entraînant de derrière les fagots avec Everything Matters. Pour le She’s Gone, il fait appel à un pote pour chanter, et c’est ainsi Sammy Hagar qui se défonce les cordes vocales sur cette plages, qui malgré son titre, s’avère aussi hystérique que Shut Up & Jam. Pas question de faire appel à une telle pointure pour le laisser se farcir un slow quand même.

Le démarrage feutré de Never Stop Beleiving laisser penser à la ballade de service, mais que nenni, les grattes sont bien les reines, de cette relativement longue plage (plus de six minutes) à l’ambiance assez pop rock mais cependant matinée de riffs rapides et d’un son bien gras où la disto ne fait pas que de la figuration. Le fait est qu’arrivé à la moitié de l’album, le journaleux que je suis n’a plus grand-chose à dire. Parce que la suite, soit sept titres, évolue dans les mêmes eaux tempétueuse, et même franchement tueuses d’ailleurs. Plages courtes mais incendiaires remplies d’interventions de grattes.

Le gaillard a donc toujours riff rageur et généreux et philosophiquement, le gratteur n’oublie jamais l’essentiel I Love My Bbq avant de nous balancer un instrumental de derrière les fagots Throttledown. Jamais il ne rend les armes, tout au plus pourrait-on lui reprocher de en pas assez varier les plaisir. Mais au rayon énergie, on est servi. Même quand il nous balance un titre un rien funky tel Trample The Weak Hurdle The Dead. Et il termine par la version calme et blues de Never Stop Beleiving.

Le Nugent est en pleine forme et son nouvel album représente une cure de jouvence, un plein de vitamines qui réjouira les fans et les amateurs de guitares bien heavy et présentes tout le temps.

Mr Spok