Arkona - Yav
Napalm Records

Après trois années d’absence, le groupe nous revient. Mais à croire que cette pause prolongée a eu des effets de bords inattendus, car il faut attendre une très, trop, longue introduction à prépondérance électronique, pour que le groupe rentre enfin dans le riff du sujet. Mais si le riff a fait le plein de super, la construction assez chaotique ne nous convainc pas vraiment. Après l’arrivée des instruments folks, la voix de Masha Arkhipova vient se greffer d’une façon assez gitane. Or ce n’est plus une légère impression chaotique, mais un véritable bordel qui s’engouffre dans nos tympans. A cause de ces nombreux changements, on peine à trouver une ligne conductrice tout au long des neuf minutes. Et même si l’énergie reste bien présente, le côté particulièrement décousu fait plutôt tâche.

Heureusement, par la suite, la couture a tendance à tenir sur certaines chansons. Sans trop réduire la durée, le groupe nous convainc nettement plus. Dommage que la voix de la chanteuse en soit pas plus tôt mise en avant sur ce Na Strazhe Novyh Let. Le groupe bifurque même vers le mid-tempo gothique énergique avec un Serbia envoutant.

Mais le groupe peine à se diversifier, ce qui sur un album de septante minutes n’est pas franchement encourageant. La faute aussi à une production assez faiblarde et un son malheureusement fort moyen qui ne réussit jamais à bien faire ressortir les différentes ambiances, au sein des plages. Alors que ceci est l’atout du groupe, on n’en profite pas vraiment. Tant et si bien que la désagréable impression laissée par la première plage a tendance à se répéter de temps à autre.

On se dit aussi que le groupe aurait mieux fait de plus souvent profiter de la voix de la chanteuse, de laisser de côté le rayon Pagan et d’accentuer le rayon folk. Bien qu’ici, il s’agisse d’une question de préférence. Mais à mon sens, ce mélange ne fonctionne pas tout le temps. Autant la plage d’ouverture nous a laissé de marbre, autant le Jav, qui dure treize minutes, nous a conquis.

Dommage vraiment que l’ensemble n’arrive pas totalement à séduire à cause de ces quelques écueils, car si on retire ces erreurs, ce qui reste s’avère du meilleur effet. Mais bon, s’il est possible de n’acheter que certains fichiers d’un album, il n’est malheureusement pas encore prévu d’acheter les parties de morceaux. Un album à trier selon ses préférences.

Mr Spok