Iron Mask – Fifth Son Of Winterdoom
AFM Records

Re-voilà notre IRON MASK national. Toujours entouré de Mark Boals au chant, de Vassili Moltchanov à la basse, d’Andreas Lindhal aux claviers et de Ramy Ali à la batterie, le virtuose de la six-cordes Dushan Petrossi nous livre ici la cinquième galette de son deuxième groupe, le premier étant MAGIC KINGDOM.

Le côté nettement commercial du refrain de Back Into Mystery nous refroidit un peu, le solo se démarque bien évidemment du reste mais verse un peu trop dans la virtuosité par rapport au ton catchy adopté par le morceau. Un départ qui nous laisse dubitatif. Par contre l’entrée en la matière de Like A Lion In A Cage nous ravit totalement, riff incisif, interventions grandiloquentes de la six cordes, ça nettoie à fond les pavillons et c’est un régal. On devine le guitariste en grande forme, et le solo ne dément pas cette formidable impression. Tout comme le lion de l’histoire, on rugit de bonheur.

Départ nettement plus feutré pour le Only One Commandment qui opte pour un mid-tempo, mais la guitare s’avère toujours aussi royale, tandis qu’elle se fait plus discrète lorsque la voix prend les commandes pour finalement reprendre l’ascendant lors du solo. Pas vraiment original, mais redoutablement efficace, emmené par un chanteur au mieux de sa forme.

Une mélodie orientale très courte ouvre les hostilités du Seven Samurai avant de laisser la place à une déferlante rythmique et une guitare aiguise comme un katana. Et les coups tranchants de pleuvoir dans le pavillons. Grandiose et particulièrement captivant.

Une plage titulaire, ça se travaille, ça se laisse mijoter pour mieux raconter une grande histoire. Et donc le menu est assez copieux : bruitage en pré-intro, douce mélodie avec cornemuses. Heureusement, ça ne dure pas et bien rapidement, c’est un riff rageur et un chant énergique qui vient envahir l’espace sonore pour cette épique épopée qui nous fait un peu penser à RHAPSODY. Comme bien souvent dans ce registre des longues histoires, il y a un thème principal qu’on retrouve tout au long du récit et ici ce sont des interventions de guitare franchement folk et particulièrement agréables. Cette longue partie nous conduit au solo avant de laisse la place à un final particulièrement réjouissant et puissant.

Le groupe plonge dans une d’ambiance nettement plus commerciale avec Angel Eyes, Demon Soul, le riff principal, la ligne de chant et la rythmique en font une plage destinée à la scène. Et faut-il préciser que le solo s’avère phénoménal ? Un petit break qui refait lentement monter la sauce avec une rythmique en sourdine et une guitare en arrière-plan avant que tous les instruments ne se relancent dans l’arène pour un final bien efficace.

On bifurque vers le mid-tempo lancinant qui arrache avec Rock Religion. Après un démarrage feutré, l’électricité et la rythmique se soignent à la guitare pour finalement faire monter la sauce. Le processus n’a rien d’original, mais le savoir-faire s’avère indéniable et on ne marche pas, on court, les cheveux accompagnent le chant tandis que les fourmis dans les jambes galopent dans tous les sens. Avec un refrain hyper simple, à nouveau, la plage sent l’appel de la scène. Dans une forme monumentale, la guitare nous balance de soli à ne plus savoir qu’en faire. Et ce n’est pas parce qu’on a la quantité, que le brave Dushan néglige la qualité. On prend un break temporisant dans les pavillons et ça repart en fanfare. Un claque monumentale.

Dédiée au défunt paternel du guitariste, Father Farewell ne sent pas le larmoyant, mais respire l’hommage vibrant. Sur le modèle de la ballade, on se laisse porter par une mélodie mélancolique qui finit par nous offrir un superbe solo. On replonge dans l’énergique avec Eagle Of Fire où à nouveau les parties de guitares acérées rivalisent avec le chant, chacun disposant de son heure de gloire sur une plage magnifiquement emmenée et magnifiée par un solo époustouflant.

Sur des airs de flamenco, Reconquista 1492 laisse la part belle à la guitare acoustique en ouverture pour lancer une gratte électrique particulièrement tranchante qui va s’efface derrière un pont rythmique pour mieux revenir en force par après. Il y a un peu de MAIDEN dans la construction mais de façon pas trop flagrante. Lorsque le chant rentre enfin, le titre a définitivement pris possession de nos neurones. Le mid tempo fait ici merveille pour captiver et laisser encore mieux ressortir les poussées d’énergie.

Le groupe passe dans le registre court et rapide avec un Run To Me qui bénéficie d’un riff acéré et d’interventions époustouflantes du guitaristes. Le titre regorge de trouvailles, marie les « wo o o » avec des passages classieux. Une claque, encore une.

On pourrait croire que le groupe va terminer par une accalmie, mais que nenni, il persiste et signe dans le rapide et enflammé avec The Picture Of Dorian Grey. Longue plage énergique, on retrouve à nouveau des similitudes avec la vierge de fer. Mais loin d’être une pâle copie, le titre se démarque de cet illustre modèle et nous assène des parties plus fabuleuses les unes que les autres.

En définitive, mis à part la plage qui ouvre l’album et qui représente une faute de goût, et le côté parfois trop commercial d’un titre ou l’autre, l’album regorge de pépites métalliques. Bref, IRON MASK persiste et signe, on ne s’en plaindra pas.

Mr Spok


8,5/10