Simone Fiorletta – Personalities
Lion Music

Le guitariste italien officie dans le Metal progressif avec les groupes MOONLIGHT COMEDY et NO GRAVITY, et quand il veut passer à autre chose, il nous balance un album solo. Voici donc sa troisième échappée en solitaire. Enfin, solitaire, il a pris soin de s’entourer du batteur John Macaluso (MALMSTEEN, JAMES LABRIE), du bassiste Dino Fiorenza, du claviériste Andrea De Paoli (LABYRINTH).

Le démarrage en trombe particulièrement nerveux et incisif de Ascent a de quoi nous faire douter des racines prog du gaillard. Mais effectivement passé la première minute le son devient plus clair, et le titre bifurque vers d’autres horizons. Un petit break de batterie annonce le retour à la fureur de vivre du début. Et cette plage introduction, la plus courte de l’album, s’achève.

Sur Your Grit Is My Reason Of Life, l’influence prog se fait sentir au début, mais adopte un profil plus discret pour disparaître lors de certains passage bien acérés. Plage assez emblématique de l’ensemble de l’album. Le son se veut très Metal, les passages musclés sont légions et royalement efficaces, les poussées de fièvre progressive rajoutent de l’intérêt sans nous plonger dans un torpeur de malade au stade terminal. Quelque part, avec ses nombreux changements, une plage telle Waiting o See You Again manque d’un vrai fil conducteur et d’un motif qui reviendrait comme empreinte, mis à part le fait de terminer sur le même phrasé qu’au démarrage du titre. Procédé identique à la première plage.

On bifurque vers un sorte de Jazz assez endormant avec April 14th 2010. Bravo si vous vous souvenez de ce que vous faisiez ce jour-là, on passe à la suite qui nous réveille grâce à Bottom Line qui nous offre aussi son lot de déferlements de doigts sur les cordes. Le gratteur se lâche complètement sur Thirty bien qu’on retrouve une petite touche jazzy, mais assez discrète pour ne pas laisser l’auditeur s’assoupir. Baisse de tension au niveau de l’énergie, mais pas au rayon doigts, pour Unconditional Love. Cependant le titre finit pas lasser.

Le Dr Jeckyll And Mister Hyde nous réveille quelque peu, malgré qu’il s’agisse du titre le plus long de l’album, force est de reconnaître que le talentueux guitariste s’est décarcassé pour en faire une pièce maîtresse sans temps mort. Un petit break basse batterie agrémenté de riff aussi courts que tranchants avant que le thème principal ne resurgisse. Tempo hyper rapide pour To The Station, comme un TGV qui rentrerait à sa gare à toute vitesse et un final un rien rock’n’roll bluesy.

On bifurque vers le funk avec une basse bourdonnante sur In Time Of War. Heureusement à part cet aspect-là, le reste de la plage est 100 % guitare son acéré. L’album se clôture sur You And I, une gentille ballade acoustique.

Encore une fois, un album pour les fans d’instrumentaux, et même si la qualité est au rendez-vous autant que la quantité, il va de soi que les non-musiciens risquent d’arrêter avant la fin. Car mine de rien, mis à part l’épisode jazzy et l’autre pincée funky, et malgré que le guitariste affiche un talent plus que certain, on constate que si les plages possèdent en général les mêmes qualités, cela signifie surtout qu’elles semblent sorties du même moule. Ce qui fait qu’au bout du compte, aucune ne ressort particulièrement et que sur la distance, même si ce n’est jamais franchement déplaisant, ça lasse.

Pour mélomanes avertis exclusivement donc.

Mr Spok