Arc Angel – Harlequins Of Light
Frontiers Records

Il est des groupes qui ont l’honnêteté d’annoncer la couleur. Quand on intitule son album de la sorte, on pense bien qu’il ne s’agit pas de black ou grind trash death core. Comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même le seul maître à bord Jeff Cannata prend en charge le chant, les chœurs, la batterie, la basse, les claviers et les guitares. Avantage du procédé, au mixage, aucun instrument ne vient supplanter les autres. Bon prince, l’instigateur du groupe depuis 1983, a quand même veillé à s’entourer d’autres musiciens pour en pas s’ennuyer comme un rat mort. A ses côtés, on trouve donc Jeff Batter au piano et synthétiseurs, Jay Rowe à l’organe, Scott Spray à la basse, David Coe à la guitare acoustique, et une armée de six-cordes : Jimi Bell, Gary Maus, Andy Abel, Tony Spada, Mark Proto, Jay Jesse Johnson, dont on présume qu’ils ne jouent pas tous en même temps.

Alors évidemment les allergiques au rock AOR et amateurs de sensations fortes vont s’empresser de passer leur chemin, sans parler des accros aux extrêmes. Par contre les autres pourront y trouver leur bonheur avec une musique agréable, possédant de nombreuses poussées d’énergie, nerveuses mais sans débordement, de sympathiques mélodies, de judicieuses interventions des claviers, des guitares présentes mais pas prépondérantes (on peut s’en indigner, mais dans ce type de musique, c’est normal), une voix agréable mais assez commune cependant.

Pas de poussée de fièvre intempestive, mais de jolies constructions, le gaillard sait faire monter la sauce lors des passages énergiques, ce qui donne du relief aux titres, même si c’est pas l’Alpe Duez, les variations font mouche.

Au niveau de la production, on ne peut s’empêcher de penser à Jeff Lyne et Electric Light Orchestra tellement c’est propre. Dans le genre, comme référence, c’est quand même le haut du panier. Effectivement, ça sonne dès lors un peu daté mais le passe-partout temporel a fait du bon boulot car les plages ne portent pas les stigmates de notre époque troublée, elles respirent un optimisme et la joie de vivre, le tout superbement porté par des instrumentistes en pleine forme. Dans le genre, un excellent album qui passe agréablement dans les tympans.

Mr Spock