Battle Beast - Battle Beast
Nuclear Blast

On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait de ce groupe finlandais. Le groupe a dû faire face au départ de sa chanteuse Nitte Valo vers d’autres aventures, du genre qui dure neuf mois et qui vous laisse avec des nuits plus belles que les jours mais nettement plus courtes aussi et se conclu souvent par l’impossibilité de concilier vie de famille et Metal. Quoi qu’il en soit le groupe a trouvé la perle rare en la personne de Noora Louhimo et pour montrer qu’il s’agit d’un nouveau départ, intitule sobrement son deuxième album Battle Beast.

De premier abord, avec l’introduction, on pense que le groupe a pris un virage plus Metal Symphonique. Mais dès le démarrage proprement dit, on se rend compte que Let It Roar met clairement les pendules à l’heure : la continuité est de rigueur et la plage fait amplement hommage à son titre : ça cogne et la nouvelle chanteuse n’a rien à envier à la précédente. Le groupe a toujours le chic pour le riff qui tue, les rythmiques entraînantes bien basiques et les titres chocs, ainsi Out Of Control. Au rayon des différences, on pourrait souligner que Noora Louhimo laisse partir sa voix dans un registre très gentil pour mieux faire ressortir ses basculements vers l’agressif. Et toujours ces chœurs masculins qui viennent jouer en contrepoint, ces soli démentiels.

Sans changer de formule, le groupe nous assène Out On The Streets où les claviers modulent l’ambiance. Les deux guitaristes Anton Kabanen et Juuso Soinio n’ont rien perdu de leur inventivité ni de leur efficacité, que du contraire, et ça s’entend à chaque seconde. Sans ralentir, le sextette se lance dans un Neuromancer particulièrement enlevé où on retrouve tous ces éléments qui font le charme de BATTLE BEAST. La basse de Eero Sipilä se la joue solitaire pour lancer le solo, puis c’est un très court break de batterie de Pyry Vikki qui introduit la partie suivante qui s’achève en apothéose sur un deuxième solo et un dernier riff.

Un très court, très rapide Raven (est-ce un hommage au groupe anglais qui lui aussi officiait dans le court et très rapide), très efficace et direct. Basculement vers le heavy rock de type américain avec Into The Heart Of Danger, mais la bande conserve sa personnalité, jouant toujours sur le contraste entre les voix, parsemant la plage de chœurs masculins, et assénant de gros riffs bien lourds sur une rythmique bien heavy. Ce virage dans un autre registre s’avère plutôt réussi car le groupe ne perd pas son âme. Avec l’introduction de Machine Revolution, la bande nous offre un autre détour vers des contrées non explorées, lorgnant vers le Metal Industriel, mais c’est pour mieux retrouver ses marques propres dès le vrai début de la plage. Encore une fois, le sextette conserver sa personnalité et la digression ne vient jamais porter atteinte aux qualités de l’ensemble, mais rajoute un petit quelque chose au titre.

Petit interlude gentil, et un rien trop long pour ce type de transition, avec Golden Age qui sert d’introduction à Kingdom. Heureusement, là on se retrouve en terrain connu, les jambes et la tête se secouent naturellement à l’écoute de ce condensé de bonnes manières et de savoir-vivre Metal. Riffs, rythmique, break, roulement de batterie, envolées des soli de guitares, tout y est. S’ensuit un virage manowarien avec le court et efficace Over The Top, tempo 4 fois 4, rythmique basique, refrain facile, solo expédié, et final qui répète le titre. Cliché oui, mais imparable. Déferlante hyper rapide et puissante avec Fight, Kill, Die dont on devine aisément qu’il en s’agit pas d’une ballade. Les guitares se déchaînent allègrement comme si la vie des guitaristes en dépendait. Et toujours cette voix puissante. Du bonheur.

Et ça continue avec Black Ninja qui voit le groupe persister dans ses marques de fabrique mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, l’album se clôture par un Rain Man tout aussi efficace que ce qui précède, et curieusement, sur cette dernière plage on pense à Leather Leone, la chanteuse de CHASTAIN, car le chant se complait à rester dans un même registre plutôt que de se moduler.

Bref, le deuxième album confirme tout le bien qu’on pensait du groupe lors de l’écoute de sa première galette. Mieux, on sent qu’ils glissent de-ci de-là quelques éléments un rien différents histoire de ne pas tourner en rond indéfiniment. Et franchement sur 48 minutes, pas une seule ballade, ça c’est du Metal et ça mérite le respect. Un album qui comme le précédent bonifie à chaque écoute.

Mr Spok