Magnus Karlsson – Free Fall
Frontiers Records

Le brave Magnus KARLSSON a découvert le Metal avec l’album PIECE OF MIND de qui vous savez. Bref, armé de ces bonnes influences, il étudie la musique classique, en y incluant le Jazz, et le folk et bien évidemment le Heavy. En l’an 2000 il fonde son groupe LAST TRIBE avec lequel il sortira trois albums puis participe à bon nombre de projets des autres, dont ALLEN/LANDE et KISKE/SOMERVILLE et finit par rejoindre les teutons de PRIMAL FEAR en 2008.

C’est la voix de Russell Allen (de SYMPHONY-X)qui ouvre le bal avec la plage titulaire au riff acéré. On devine l’artiste compositeur au mieux de sa forme, en roue libre dans une descente digne d’un hors-piste. Encore plus vite et plus fort, avec son comparse Ralph Scheepers, il se lance dans un Higher très tendance Metal Hurlant musclé, c’est clair qu’avec un hurleur pareil, il n’allait pas nous la jouer ‘ballade sirupeuse pour hit-parade puant’. Et qui mieux que l’ami Ralph pour monter haut, puisque la plage s’intitule Higher pour les distraits.

Quelques notes tendances années ’80 musique de grande surface commerciale pour lancer Heading Out où le gratteur se charge aussi du chant et c’est qu’il a une chouette voix le gaillard. Mais le titre fleure le Metal commercial et, abstraction faite des judicieuses interventions de la six-cordes et du splendide solo, convainc nettement moins. A l’aide du chanteur de TNT, Tony Harnell, on plonge dans la ballade syndicale obligatoire de l’album. Malgré quelques moments nerveux, le titre s’oublie bien vite et puis appeler un titre mou Stronger, ça laisse quand même une impression de tromperie sur la marchandise. A nouveau, le solo vaut à lui tout seul l’écoute du titre.

Les choses sérieuses reprennent avec le comparse Rick Altzi (MASTERPLAN et AT VANCE) et surtout les guitares survoltées de Not My Savior. A croire qu’avoir dû passer par l’exercice imposé du mou pour le chat, le gratteur a voulu remettre les pendules à l’heure et ça cogne dur. Elégamment, on enchaîne avec une plage à l’introduction rageuse Us Against The World, mais on doit rapidement déchanter puisque la voix de David Readman (PINK CREAM 69 et VODOO CIRCLE) nous replonge dans un Metal plus conventionnel.

Et si les premières notes de Our Time Has Comes nous plonge dans un univers à la STRATOVARIUS par la suite, on déchante quelque peu, la plage prenant à nouveau une tournure nettement commerciale. Constat identique pour Ready Or Not où à nouveau le solo arrive à sauver la plage du naufrage, mais le gratteur confirme qu’il se débrouille tout autant avec ses cordes vocales. La température remonte avec Richard Bengtsson du groupe LAST TRIBE qui chante magnifiquement sur la chanson qui porte le même nom.

La musique et le timbre de voix d’Herman Saming fait penser à ANGRA sur Fighting, une impression encore renforcée par les interventions de clavier qui parsèment le titre. La suite Dreamers & Hunters chanté par Mike Andersson (de FULL FORCE) et On Fire où le gratteur prend également le chant à sa charge, confirme ce qui précède.

Le principal défaut de l’album est d’avoir recours à des chanteurs de type interchangeables. On pourrait presque les mettre sur les autres places qu’on ne verrait pas la différence. A quoi bon faire appel à tant de monde, et donner une impression de « Dream Team » si c’est pour finalement se retrouver toujours dans le même univers sonore. Alors oui, on ne peut nier le fait que le gaillard a du talent dans les doigts. Et ses soli s’avèrent particulièrement époustouflants. Mais si on ne doit conserver que ses interventions, ça fait un peu maigre comme résultat. En clair, il n’a pas su concrétiser les bonnes impressions laissées par les premières plages.

Mr Spok