Player - Too Many Reasons
Frontiers Records

Fondé dans les années ’70, le groupe de rock ricain PLAYER est de retour avec les membres originaux Peter Beckett et Ronn Moss, ils se sont adjoints les services de Rob Math à la guitare lead, de JC Love aux claviers et de Craig Pilo à la batterie.

L’album commence par un petit rock sympa Man On Fire alors ça ne casse rien mais c’est une excellente base pour savoir ce qui va suivre. Parfois à l’identique, parfois en un peu moins musclé et malheureusement aussi parfois en nettement plus ramolli. Quinze plages d’AOR pour plus de soixante minutes. Si les amateurs ne sont pas volés sur la quantité, en terme de qualité, c’est autre chose.

Le gentil Precious passe la rampe, voix gentille, refrain commercial, clavier consensuel, guitares pas trop nerveuses, on est à la frontière du mou infâme. Frontière qu’on franchit malheureusement sur I Will et Tell Me. Et on passe à The Sins Of Yesterday et My Addiction, sorti en EP celui-là, guère plus emballants. La plage titulaire fait dans la ballade sirupeuse. To The Extreme ne change pas le registre en cours. Et la suite The Word You Say s’avère du même moule mou.

Le groupe s’essaie au riff acéré avec Life In Color, mais ce n’est qu’une petite tentative, pas question d’aller trop loin et de risquer la déferlante d’énergie, cependant, il faut reconnaître qu’après tous ces titres aussi énergiques qu’un flan au caramel, ça réveille un peu, tout comme le légèrement, mais très légèrement alors, relevé Nothin’ Like You. Mais il faut croire que les gaillards se sont étonnés eux-mêmes d’avoir osé, la mer reste calme et morte pour A Part Of Me, Kite, et Baby Come Back.

Quant au titre bonus Walk That Walk, on a l’impression d’être sur un autre disque tellement la distorsion s’avère mise en avant, clairement si tout l’album avait été de cette trempe, on aurait eu quelque chose de plus consistant à se mettre sous les tympans. La seule plage à sauver du naufrage.

Finalement, malgré une production impeccable et un son particulièrement clair, malheureusement l’énergie semble être définitivement partie en vacances, voire en exil dans une autre dimension, et on se retrouve avec une galette totalement insipide, du rock gentil et pas virulent pour grand-mère. On oublie.

Mr Spok