Sabaton - Carolus Rex
Nuclear Blast

Carolus Rex, septième album du géant suédois Sabaton. Et si rappeler leur origine n'est pas sans intérêt pour ce dernier album sorti en mai 2012, consacré quasi exclusivement à l'histoire de la Suède (comme le montre la couverture de l'album, aux couleurs du drapeau suédois). Il est musicalement tout aussi important de souligner que désormais trois nouveaux membres sont accueillis dans le groupe. Si l'on pouvait s'inquiéter sur la forme de ce changement de musiciens, il n'en est cependant rien sur le fond. En effet d'un point de vue général, l'album est d'une grande qualité et étonnement d'une indéniable maturité musicale et ce, malgré le nouvel arrivage de musiciens, à qui l'ont pourra reconnaitre une certaine habileté à se fondre dans le décor car rares sont ceux qui pouvaient, sans en être averti, cerner le changement opéré sur les deux guitares et la batterie.

Paru en deux versions, une anglaise et l'autre suédoise, l'album se laisse écouter rapidement sans fausse note, on reconnait bien la signature lyrique et musicale de Sabaton, les fans y trouveront leur compte. Etonnement encore, les deux versions de l'album se laissent écouter sans soucis, rassurons donc encore les fans, nuls besoins de se mettre au suédois pour apprécier la version suédoise; la sonorité de la langue peut être aisément appréhendée comme un instrument à part entière, d'autant plus que pour certains morceaux comme The Carolean's prayer et Ruina Impérii, des passages sont laissés en suédois. Pour les plus septiques, la version anglophone reste encore la plus répandue de toute façon. Seul point, peut être négatif de façon générale; les plus férus de riffs de guitares acharnés reconnaitront à l'album une pêche un rien moindre que sur les précédents albums.

De façon plus spécifique, on peut considérer qu'il y a à boire et à manger sur ce dernier opus de Sabaton. Le morceau d'intro est une mise en bouche très représentative de l'album, de la profondeur, et un travail mené à bien. Suivi ensuite de The lion from the north, morceau joué régulièrement par le groupe en live à l'instar de Gott mit uns et Long live to the king, l'attaque des guitares dès les premières secondes est sans appels et très agréable à l'écoute. L'album connait d'autres morceaux avec la même énergie comme 1648, Killing ground, ou encore Poltova. L'ensemble rappelle ainsi qu'il n'a pas lieu de douter ou de sous estimer l'énergie de la scène power/heavy venue du nord. Le reste de l'album est composé de morceaux, tout aussi fouillé, mais à qui ont reconnait une essence plus solennelle, il en va ainsi pour The Carolean's prayer débutant sur une intro à l'orgue et pourvue d'une chorale de qualité. Dans la même idée, on pourra s'attarder sur Ruina imperii ou Carolus rex (morceau du même nom que l'album), chacun des morceaux ayant en plus de la chorale la dynamique que l'ont connait de Sabaton.

Ainsi, si les témoignages du groupe mettant en avant certaines difficultés lors de l'enregistrement de l'album (dont le départ de certains musiciens au début de la période d'enregistrement) on peut largement convenir que l'album s'en sort méchamment bien et que l'on peut légitimement s'attendre à ce que le groupe nous surprenne encore longtemps en qualité musicale. Album à mettre donc entre toutes les mains surtout s'il s'agit d'amateurs ou de connaisseurs de power/heavy métal.

Cédric