Wintersun - Time I
Nuclear Blast

Le temps, concept inhérent à tout être humain, important depuis le début des civilisations. Notre temps : on en manque, on le perd, on le mesure, on le prend...En l’occurrence, prenons le temps d’écouter le nouveau Wintersun. Time I, un nom d’album qui veut en dire long. En effet, on aura attendu un bon bout de temps avant la sortie de cet album pour le moins surprenant. Après l’excellent premier album de Wintersun, difficile de patienter 8 ans. La raison de cette attente est la conception de l’album par Jari Mäenpää, chanteur, qui voulait vraiment réaliser un opus d’exception. Malheureusement, sa réalisation nous sera dévoilée en deux volets à cause de mixage non abouti. Dès lors, un sentiment de frustration est partagé par les fans qui s’étonnent de ne voir que 5 pistes sur un album qui a mis huit ans à pointer le bout de son nez. Voyons donc ces années de travail ont donné...

En début d’album, le metalhead est emporté par une douce mélodie d’introduction qui va progressivement de la harpe aux percussions plus vives. Le tout sonne très asiatique et fait un peu penser à une musique de jeu vidéo. When Time Fades Away incite au calme et à la méditation. Nous pourrions nous imaginer faire un voyage à travers les saisons, le temps, les pays et planer au-dessus de tout à l’écoute de cette introduction au son cristallin. Pas de place donc pour le headbang avant Sons Of Winter And Stars, un titre épique qui sonne bien Wintersun. Cette obsession des étoiles est toujours bien présente et n’est pas pour nous déplaire. Nous écouterons le titre long de 13 min 31 sec., partagé en 4 thèmes, la tête dans les étoiles à l’écoute de certains passages qui nous rappellent l’épique Starchild. Le chant, quant à lui, est varié : chant clair, chant plus criard, cœur d’hommes et voix féminines se partagent la plage avant d’être rejoints par une musique avec une pointe de féérie. Nous reconnaissons là le son intemporel et unique du groupe et ce qui nous fait planer. L’orchestration omniprésente durant les quatre parties de la piste accompagne avec brio le chant clair de Jari qui est de mieux en mieux maîtrisé. Notons ici la présence de nos amis d’Ensiferum, de Turisas et de Týr dans les chœurs pour le plaisir de nos oreilles. Land Of Snow And Sorrow attise à présent l’ambiance, en commençant par des guitares assez vite reprises par l’orchestration. Comme dans les morceaux précédents, on remarque le travail de l’instrumentation et les centaines de pistes qu’il a fallu pour arriver à un tel résultat audio. Darkness And Frost débute assez électro avec un son guitare/ clavier pour progressivement être rejoints par les autres instruments. Time est dans la continuité de Darkness and Frost et nous rappelle l’introduction, avec cette fois les guitares beaucoup plus prononcées. Time possède encore cette sonorité japonaise et cette candeur qui s’évanouira en raison du chant un peu brutal de Jari, avant de repasser au chant clair et puis, plus tard, au solo de gratte magnifiquement élaboré. Ce dernier morceau se terminera ensuite par une envolée pianistique à vous clouer sur place, succédée de l’ambiance de l’introduction qui servira d’outro à l’œuvre. Après Time, une piste cachée qui reprend Sons Of Winter And Stars (Part. 4) est chantée en chœur et légèrement accompagnée d’un sample. Quoi de plus agréable pour terminer notre voyage au cœur de Time I...

Après l’écoute, penchons-nous sur le visuel. La pochette arbore un magnifique graphisme, sans doute un peu inspiré de l’Asie : typographie et tenues très asiatiques. Les paroles quoiqu’un peu répétitives abordent le concept du temps et les questions existentielles de l’origine et de la fin du monde, ce qui plaira aux metalheads fans du célébrissime auteur-philosophe B. Werber.

Notons que les fans qui ont acheté l’édition limitée de Time I pourront écouter une version live studio et un reportage sur la conception de l’album.

En conclusion, nous pouvons parler d’œuvre quand on écoute l’album. Wintersun a remplacé les solos interminables – même si excellents- par une orchestration soignée et planante. Ceci fait de Time I un album d’ambiance à écouter à la maison, plutôt qu’en concert, puisqu’il invite à planer plus qu’à headbanguer. Mais, ce voyage, cette épopée au son mélodeath épique orchestral a de la trempe. Il fallait oser se lancer dans un projet qui se veut à la fois hors de l’ordinaire et d’une telle qualité audio. On attend Time II avec impatience, en espérant qu’il ne se fasse pas trop attendre...

Jool's


8,5/10