CircleIICircle - Seasons Will Fall
earMUSIC

Et revoilà la bande à Zachary Stevens. Mine de rien, à mesure que le temps passe, sa formation prend le corps d’un cru de grande qualité et rend obsolète toute référence à son ancienne formation. Un album studio en 2010, un best of en 2012 et un nouvel album studio pour 2013. Le groupe ne se repose pas.

L’introduction de Diamond Blade fait la part belle aux guitares avant que le chant du seigneur et maître s’impose magistralement. En une seule plage, on peut s’avérer rassuré, c’est du CIRCLE II CIRCLE soigné et efficace. Deux guitares, un clavier, un duo rythmique et les six gaillards emballent la marchandise dans du Metal précieux. Moins rapide mais tout aussi énergique Without A Sound joue sur l’ambiance, exercice de style où la voix du chanteur fait merveille ; le tempo de son chant vient en contrepoint à l’énergie du titre, processus classique mais qui encore une fois fait mouche.

Un titre comme Killing Death aurait certainement été mieux illustré par un timbre de voix plus virulent, que le chanteur sait adopter, donc ce qui fonctionnait à fond sur la plage précédent, joue ici le rôle de pétard mouillé. Cette faute de goût s’avère assez déplorable. D’autant plus que lorsque le solo déboule, c’est du grand art et que par la suite, la voix prend enfin un peu plus d’ampleur, mais il est déjà trop tard pour sauver la plage. Et puis c’est l’introduction au piano matinée d’un riff costaud à souhait. Le groupe se lâche totalement sur Epiphany longue plage qui se déguste comme une galette royale, conservant une énergie sans faille, équilibrant superbement tous les composants : voix, rythmique, guitares et pianos. Mais une longueur moins excessive aurait permis au titre d’être plus percutant, une certaine lassitude venant tempérer notre intérêt et on frise l’indigestion.

Le mid tempo énergique End Of Emotion s’avère séduisant mais souffre de moments assez mous au rayon du chant, un comble quand on aime le chanteur, d’autant plus regrettable que le reste de la plage tient franchement la route. La bande ressert une franche dose d’énergie pour Dreams That Never Die. Et on retrouve les chœurs en canon chers à SAVATAGE. Une partie savamment emmenée au sein d’un long titre particulièrement raffiné et enlevé.

On retrouve un chanteur qui se lâche également un peu plus sur Seasons Will Fall accompagné de riffs rageurs. Une mise en appétit qui ouvre la voie à un solo somptueux comme il en faudrait plus. Et pour battre le Metal tant qu’il est Heavy, le groupe enchaîne avec un sec et nerveux Never Gonna Stop qui porte bien son nom tellement on voudrait que ce type de titre ne s’interrompe jamais. Pas original pour un sou, mais d’une efficacité immédiate. Tout comme le Isolation qui suit qui reprend à peu de choses près une recette identique.

Le Sweet Despair qui suit joue sur des accélérations ralentissements, procédé classique mais qui, comme ici, fait mouche. A nouveau, la voix du chanteur évite de se perdre dans des passages mous. La tension diminue légèrement sur le très court Downshot qui suit. Un gros riff, mais pas grand-chose d’autre à se mettre dans les tympans. La plage s’avère relativement inintéressante, heureusement qu’il s’agit de la plus courte de l’album.

L’album s’achève sur une gentille ballade où domine le piano Only Yesterday. Et puis légère montée d’électricité pour un solo très clair et mélancolique. Bref, SEASONS WILL FALL est un bon album, mais sans plus. Eu égard à la carrière du chanteur, on aurait franchement préféré qu’il s’agisse d’une excellente galette. Un coup dans l’eau en quelque sorte. On espère qu’ils feront mieux la prochaine fois.

Mr Spok