Mammoth Mammoth – Volume III Hell's Likely
Napalm Records

Il y a peu, dans ma chronique du Nights under the Round Table de Svölk, j'évoquais le retour en grâce du Stoner Rock. Autant continuer dans la même branche avec ce nouvel opus des Australiens de Mammoth Mammoth, qui, à l'instar de Svölk, sont signés chez Napalm Records.

Inutile de le cacher, si il n'y avait pas eu cet artwork ma foi, plus qu'attirant, je ne me serais sans doute pas penché sur ce groupe inconnu au bataillon. Mais difficile de ne pas être intrigué par cette pochette typée 70s. Non, la jolie demoiselle entièrement nue n'a rien à voir là-dedans. Un peu de professionnalisme, que diable !

Alors que ce genre de photo laisse plutôt présager un rock plus alambiqué, Hell's Likely s'ouvre sur le titre du même nom, qui est on ne peut plus direct. On y retrouve la vitesse des Ramones, la rage de Motörhead et un son bien gras, typique du Stoner. On verrait bien ce titre sur un célèbre jeu video de skateboard édité par Neversoft... Bref, tout le monde s'y retrouve.

La basse ronflante, les riffs simples, la batterie carrée, voilà ce qui défini Go, ce deuxième titre, tout aussi accrocheur. Les groupes Australiens ne sont pas réputés pour faire dans la finesse, mais ici, c'est le pompon !

En troisième position, Bare Bones est également un morceau très bien pensé. Le leitmotiv Bare Bones rentre dans les oreilles pour ne jamais en sortir. Une fois encore, un morceau rapide.

Mais voilà que Mammoth² se dirige vers des chemins pavés de métal avec le plus heavy (Up all Night) Demons to Fight. Les paroles hilarantes chantées par Mikey Tucker ajoutent encore au charme de ce titre génial. Une chose est sûre, on ne s'ennuie pas.

Un peu plus Hard Rock, Sitting Pretty fait par moment penser à Nashville Pussy, tout en conservant l'identité Mammoth Mammoth. Solide, sans être transcendant, Sitting Pretty s'écoute quand même avec beaucoup de plaisir et fera sans aucun doute taper du pied ses auditeurs.

I Want It Too est par contre le morceau le moins inspiré de ce Vol III. Certes, on y retrouve de bons passages solo, mais le riff n'a aucune âme et la ligne de chant est presque stressante. Son break heavy à souhait est par contre très bien senti. On regrettera par contre la très irritante outro, qui constitue finalement la seule et unique, mais non moins intolérable, faute de goût de l'album.

Fort heureusement, Mammoth Mammoth termine en beauté avec Bury Me, qui navigue entre Doom et Stoner, deux genres finalement très liés. Le riff et le refrain sont tous deux terriblement entêtants et Frank Trobbiani, le batteur, martèle ses fûts tel un forgeron venant de surprendre sa femme au lit avec une tierce personne. Tout simplement grandiose.

Ce Vol III Hell's Likely est donc une des dernières réussites de 2012.

Notons aussi que les propriétaires du Digipack auront droit à 5 bonus tracks, dont le très rock Another Drink et le moins bon Let's Roll. S'y trouvera aussi une part de l'héritage de Black Sabbath avec Weapons of Mass Self Destruction. Cette version de l'album se termine par Slacker (très peu emballante) et The Bad Oil, sale et riffu.

Crowley