Triumph - Live At Sweden Rock Festival
Frontiers Records

Qu’est-ce qu’un LIVE sinon un bestof ? La formule ‘Best Of ‘ suivi d’un ‘Live’ permet de jauger l’intérêt du public pour le groupe. Et de voir si les foules qui suivent les musiciens possèdent le même feu sacré que les artistes et qu’ils communient de concert (c’est le cas de dire) devant l’autel du dieu Rock’n’Roll. Et dans le cas présent, la Suède a réservé un TRIUMPH aux Canadiens. Alléluia mes frères !!

Ainsi donc voilà des Canadiens qui enregistrent un concert en Suède, dans une forme de parenté frigorifique (c’est nouveau ça vient de sortir). Ceci ne signifie nullement qu’on va se morfondre tels des cabillauds dans un paquet de surgelés. Que du contraire, ça chauffe en ces froides contrées. Le démarrage avec When The Lights Go Down met les pendules à l’heure. Puis c’est la gratte qui se fait royale et incisive pour lancer un Lay It On The Line de derrière les fagots avant de laisser retomber la tension pour permettre à la voix de prendre le dessus ; et puis, tous les instruments se lancent.

Et c’est le même vent de tempête remplie de riffs rageurs, de martèlements judicieux qui s’offre à nous pour un Allied Forces que ne renieraient pas Stallone, Norris et Schwarzenegger. Avant de modérer les ardeurs sur Never Surrender. Mais modérer seulement hein, il ne s’agit pas de les remiser au vestiaire et de s’installer sur un hamac. D’ailleurs, comme pour s’excuser d’avoir négligé la dynamite, le groupe sort l’artillerie lourde avec I Live For The Week End qui rock et qui roll jusqu’à ce qu’il ne vous reste plus une goutte d’eau à transpirer. Fait soif tout d’un coup.

Changement d’atmosphère pour permettre aux fans de récupérer le temps de l’introduction de Blinding Light Show. Puis le titre s’envole, vous le croirez ou non, dans des contrées Maidenienne le temps d’un interlude énergique avant de laisser la place à une douce mélodie. Ce long morceau très progressif représente une respiration bien nécessaire lorsqu’on est dans la foule, par contre assis dans le salon, c’est un peu moins digeste. Heureusement que l’ambiance Maiden reprend le dessus aux deux tiers de cette longue plage pour mieux assurer l’atterrissage en douceur qui va conclure.

Rock carré rempli de riffs soutenu par une rythmique simple mais efficace, Rocky Mountain Way remplit son office. On pense avoir affaire avec une ballade conventionnelle, mais Magic Power nous prend en traître par des riffs, des hurlements et de soli de tonnerre. Tout ça pour lancer un Rock’n’Roll Machine qui n’usurpe pas son nom : tonifiant est le mot, sans compter le clin d’œil à Peer Gynt de Edvarg Grieg, suivi par quelques mesures du Hokus Pokus de Focus, avant de retourner au plat principal. Un petit rappel et on termine par un Fight The Good Fight survolté.

Rik Emmet (chant et guitare), Mike Levine (basse et claviers), Gil Moor (batterie et chant) se font accompagner du guitariste Dave Dunlop. Transformé en quatuor, TRIUMPH n’a jamais autant mérité son nom. Notez que pour ceux qui n’ont pas pris la peine d’écouter le best of (voir la critique dans notre page archives), ce sont en grande partie les mêmes titres, mais avec la pêche de la prestation live en plus.

Mr Spok