Iron Fire - Metalmorphosized
Napalm Records

Au rayon des groupes “IRON”, le vrai problème c’est qu’il y en a un qui tient la première place depuis des lustres et que les autres sont nombreux à se pousser au portillon. Ce groupe danois, formé en 1995, a changé plusieurs fois de patronyme avant de trouver celui qui lui convenait et résiste, en fer et contre tout, à la rouille. Ce même si les musiciens se sont succédé à un rythme plutôt soutenu ; à croire qu’ils les usent plus vite que la moyenne. Quoi qu’il en soit après un TO THE GRAVE de très bonne facture en 2009, ils remettent le couvert avec un superbe titre METALMORPHOSIZED. Autrement dit sur la même pochette vous avez les mots « iron » et « metal ». Difficile de faire plus clair.

Pas radin pour un sou, le quatuor nous offre quatorze plages. L’ouverture par Reborn To Darkness donne un aperçu assez complet du talent des gaillards. Chant qui passe de l’hyper agressif bien lourd au plus modéré presque commercial (presque, hein, c’est pas du mou pour le chat). Batterie qui aime la double pédale sur la grosse caisse, guitare mise à rude épreuve, solo qui déménage. Ce speed à tendance trash par moment ne faiblit pas, que se soit sur Nightmare, Still Alive ou Back In The Pit. Impossible de rester de marbre face à tant de conviction. Alors oui, l’originalité n’est pas la force principale de la bande, mais l’énergie ne fait jamais défaut. Qui plus est, malgré la cohérence qui règne sur l’ensemble des titres, on n’a jamais l’impression de réentendre le précédent. Chaque plage se démarquant de ses consœurs et relançant l’intérêt.

Sur The Underworld, la surprise vient de la voix qui oscille sans cesse entre différents registres, le mélodique avec un air de Joe Elliot de DEF LEP, le Thrash à la Chuck Billy de TESTAMENT et même quelques envolées qui auraient leur place sur une galette de Black Metal. Et la simili ballade Crossroad qui suit, débordante d’énergie malgré une bien gentille mélodie au clavier, ressort d’autant plus après un tel déferlement. Inutile de préciser que la suite de menu Riding Through Hell, Left For Dead et The Graveyard, ne se complait pas dans la comptine enfantine. Les instruments semblent se faire la course tellement la vitesse d’exécution se veut accélérée, on nage presque dans le Thrash. Les six-cordes souffrent tellement les doigts se défoulent, la grosse caisse doit être trouée à l’issue des plages.

Et toutes ces qualités se retrouvent également sur My Awakening et Drowning In Blood. Avec The Phantom Symphony le groupe prouve qu’il se tient aussi à l’aise dans les plages courtes et directes que dans les longues constructions alambiquées. Adoptant ainsi le modèle de la vierge de fer : pas mal de titres secs et accrocheurs et une pièce montée particulièrement raffinée mais jamais gonflante. Retour au carré de chez carré avec Afterlive et une autre interprétation de Crossroad par une version orchestrale qui n’a rien à envier à la première. Cette autre exécution du titre permet au groupe de refermer l’album sur une superbe mélodie.

Donc, effectivement, ça fait un album de plus dans un registre bien fourni en artistes, mais malgré le côté assez conventionnel de l’ensemble, seul reproche qu’on puisse adresser au groupe, jamais la qualité des compositions ou des musiciens ne peut être prise en défaut. On ne sait pas jusqu’où ces potes IRON, mais on espère qu’ils IRON loin.

Mr Spok

7.5/10