Great White - Elation
Frontiers Records

Revoici les américains de GREAT WHITE. Groupe de hard rock formé au début des annnées ’80, il a connu tellement de changements de line-up qu’on pourrait en faire un roman. Ceci étant dit, le fait le plus marquant reste le départ du premier chanteur Jack Russel. La formation restante, toujours dirigée de main de maître par le guitariste Mark Kendall nous livre aujourd’hui son douzième album. Autres membres présents depuis le milieu des années ’80 : le guitariste-clavier Michael Lardie et le batteur Audie Desbrow.

Dès les premières mesures de (I’ve Got) Something For You, il n’y a pas de doute, le grand requin blanc est au mieux de sa forme. Le problème majeur est que Terry Ilous le nouveau chanteur a du mal à nous faire oublier Jack Russel même s’il évolue dans le même registre. Passé ce détail qui rebutera les puristes et les fans des premières heures, il faut reconnaître que le titre déménage royalement par ses guitares royales et sa rythmique plombée à souhait. Toujours une pincée très Metal dans le son, un chant hard endiablé et un feeling rock’n’roll imparable. La recette n’a pas évolué mais ça fait toujours du bien par où ça passe.

Tempo plus lourd pour Feelin’ So Much Better avec une rythmique carrée qui met le chant en évidence sur un morceau qui flirte avec l’AEROSMITH des grands jours à tous niveaux : chant, guitare, construction, rythmique. La vitesse et la fureur s’atténuent quelque peu pour le Love Train qui opte plus pour l’allure tortillarde que TGV, s’engouffrant dans la voie de la ballade énergétique, non sans un certain talent grâce à un riff efficace et un solo énergique.

Le Heart Of A Man confirme la bonne santé du groupe, titre carré et sans fioriture, épicé par un solo de guitare époustouflant. Petit voyage acoustique avec le conventionnel, dans le genre du moins, Hard To Say Goodbye. Guitares sèches et voix s’imposent alors que les autres instruments restent sagement en retrait, ce qui s’avère le procédé habituel pour ce type d’exercice.

Et le riff d’ouverture de Resolution qui nous réveille avec toujours cette impression d’entendre un cousin pas si germain de Joe Perry, gratteur d’AEROSMITH. Face à la baisse de tension précédente, impossible de rester de marbre. Et le groupe reste enfourché sur un mustang indomptable pour Shotgun Willie’s qui n’est pas chargé de balles à blanc. Les projectiles font mouche à chaque coup sur la détente. Rock’n’Roll yeah !, si j’ose dire.

Un voyage au rayon ballade électrifiée pour Promised Land, ce n’est pas la chaise électrique, mais les fils ont un petit côté barbelé qui relève la saveur d’un morceau qui aurait pu s’engouffrer sans espoir de retour dans une mièvrerie assommante. Le Lowdown qui suit démontre facilement que l’énergie n’a pas quitté le navire. Et à nouveau, la recette fait merveille. Le tempo se fait plus nerveux pour Just For Tonight qui laisse les guitares s’exprimer sans entrave.

Le clavier introduit le Love Is Enough, titre formaté ballade commerciale obligatoire pour séduire les radios commerciales. Malgré la place laissée à tous les instruments, ne permet cependant pas à la plage de tenir la distance des six minutes. Un morceau aussi long qu’inutile où l’ennui devient pesant. Pour faire simple, heureusement que le Complicated qui clôture cette chouette galette vient heureusement nous réveiller, mais on aurait voulu une explosion moins contenue pour conclure.

Bref, malgré une carrière faite de hauts et de bas, le groupe tient bon la barre, ELATION s’inscrit parfaitement dans la lignée de sa discographie, le plaisir s’avère toujours au rendez-vous. Même si le hard rock carré de GREAT WHITE s’inscrit peut-être trop dans les années ’70, les amateurs, eux, ont de quoi se rassasier.

Mr Spok