Gamma Ray - To The Metal
earMUSIC

Dixième album studio pour GAMMA RAY, sans tenir compte des compilations, best-of et autres lives. La question qu’on se pose à l’écoute de cet album est « pourquoi le groupe n’a-t-il pas plus de succès ? ». Comment se fait-il que cette formation géniale reste cantonnée dans une catégorie mineure alors qu’il devrait faire partie des noms les plus illustres du Metal ? Même si Kai Hansen a été un des fondateurs et moteurs du succès de HELLOWEEN, il s’avère que ce dernier toujours emmené par Michael Weikath conserve une gloire jamais démentie et ce malgré des albums franchement lamentables (pour rester poli), dont PINK BUBBLES GO APE et CHAMELEON et plus tard THE DARK RIDE qui en auraient envoyé plus d’un au cimetière, mais tel un phénix, les citrouilles maléfiques reviennent toujours de plus belle. En comparaison, malgré la qualité de ses albums GAMMA RAY doit se contenter de premières parties ou de petites salles. Incompréhensible. D’autant plus que contrairement à ses anciens comparses, le groupe n’a pas une seule tache à son répertoire, pas un album de sa discographie qui soit à jeter.

Comme à l’accoutumée, le Metal de la bande à Kai Hansen se veut toujours aussi chaleureux, énergique, optimiste et entraînant. La stabilité du line-up du groupe joue certainement un rôle non négligeable dans cette constance dans la qualité. De plus, tous participent aux compositions car, même si la majorité des titres sont issus de la plume du guitariste chanteur, le bassiste Dirk Schlächter, le sympathique guitariste virtuose Henjo Richter et même le batteur Dan Zimmerman signent certains titres sans que jamais la cohésion de l’ensemble ne souffre. D’ailleurs, sans regarder les signatures des plages, il est difficile de savoir qui a composé quoi, tout au plus reconnaît-on la griffe de Henjo Richter sur Time To Live.

L’album bénéficie aussi de la présence de Michael Kiske sur All You Need To Know, comme si le talentueux guitariste voulait déjà annoncer son future projet UNISONIC avec le fabuleux chanteur (voir par ailleurs sur ce même site). Ce titre est surtout une excellente façon de rappeler que le meilleur d’HELLOWEEN c’était quand même avec ces deux lascars-là !!

Sur l’ensemble de l’album, on retrouve avec bonheur et délectation la voix de Kai qui peut se faire agressive, haut perchée, chaleureuse. Et toujours ces riffs rapides et clairs, cette énergie ininterrompue. On savoure même ce petit air de MANOWAR aux entournures avec la plage titulaire To The Metal mais ce n’est finalement pas surfait et puis n’oublions pas que le chef qui a composé ce morceau officie dans le genre depuis plus de trente ans.

Sans surprise, les solos sont toujours aussi agréables et efficaces, virtuoses mais sans verser dans la démonstration pompeuse à la « m’as-tu vu ». Les plages s’avèrent variées, mais l’ensemble marque toujours une très forte cohérence, chaque titre étalant sa parenté avec les autres. De plus, un mixage soigné, réalisé de main de maîtres par Hansen et Schlächter, permet à chaque instrument de prendre sa place sans étouffer les autres, et ainsi tous les instruments sont mis à l’honneur. On retrouve même, de-ci de-là quelques sonorités non Metal, mais ce en clin d’œil et jamais de façon énervante. Sur le DVD bonus, on découvre même un Kai Hansen hilare d’avoir glissé des sons techno sur une piste de la plage Empathy.

A nouveau, il y a profusion de chœurs, mais pas vraiment d’interruption à la sauce opéra comme sur certaines pièces maîtresses de l’album LAND OF THE FREE (Kai est fan de QUEEN et ça s’entend). Mais les guitares s’avèrent tellement royales qu’on ne s’en formalisera pas.

L’album est assez court par rapport à la norme actuelle, même pas cinquante minutes, mais en l’occurrence, le groupe a privilégié la qualité à la quantité et ça marche car l’album ne lasse à aucun moment. Excellente confirmation de son éclatante santé, TO THE METAL n’est certes pas le meilleur album du groupe mais il mérite royalement sa place dans votre collection, comme toutes les autres galettes du groupe d’ailleurs, histoire de réparer l’injustice qui lui est faite.

Mr Spok