The Murder Of My Sweet - Divanity
Frontiers Records

Au rayon des groupes avec chanteuse, THE MURDER OF MY SWEET, outre son nom particulièrement original, se paie le luxe d’avoir été crée par le batteur DANIEL FLORES lorsqu’il a rencontré la chanteuse ANGELICA RYLIN. D’après l’histoire, la légende, les rumeurs (biffer les mentions inutiles), trouver le reste du line up fut un jeu d’enfants, et le duo se transforma rapidement en quintette avec DANIEL PALQVIST à la six-cordes, JOHAN NIEMANN à la basse et ANDREAS LINDAH aux claviers. La belle équipe que voilà nous livre donc sa première galette au titre valise (Diva – Divinité), galette passé au microscope musical par nos soins, car qui dit meurtre, dit autopsie. Compte rendu de l’analyse post-mortem d’une victime consentante.

Une introduction courte mais efficace et commence la mélodie de No Evil. D’emblée, l’orientation du groupe se veut assez commerciale, beaucoup de cœurs, une nappe de clavier bien présente, un riff un peu en retrait, une rythmique carrée. Agréable morceau, légèrement efficace, certes, mais qui malheureusement révèle un manque flagrant d’originalité. Bref, le travail du bistouri doit se poursuivre pour trouver autre chose de plus croustillant à se mettre dans l’oreille.

Après un bon démarrage, Follow The Ruin ne parvient pas vraiment à exploser. Le groupe reste trop attaché à officier dans une veine assez passe-partout. Alors oui, même si on n’est pas vraiment à la recherche de l’inattendu à tout prix, une telle accumulation de lieux communs n’aide pas vraiment pour obtenir l’adhésion totale du headbanger qui sommeille en nous. Car, ici, il somnole et on attend encore qu’il se réveille.

Finalement, le scalpel nous ouvre la voie vers un titre qui remue un peu plus les tripes. Avec Bleed Me Dry, malgré qu’on a évacué le sang, on se retrouve avec un mélange des formules déjà décrites plus haut, mais là, c’est le déclic. Clavier, chant, guitare, ambiance, tout y est et on accroche. Cette impression positive perdure quelque peu avec Chemical Attraction. A croire que les fluides internes remplissent leurs offices, bien qu’ici, le côté conventionnel du titre, bien que séduisant, ne permet pas vraiment à la mélodie de s’imposer et de rester dans les neurones.

Ce qui suit est une faute de goût, un tempo très lent pour un morceau intitulé Kiss Of Death. Là, ça coince. Le tempo lancinant ne sied pas vraiment à un tel titre. Le morceau s’avère sympathique, l’ambiance est prenante. Mais franchement une ballade intitulée « TGV » ça sonnerait faux, et bien ici, c’est tout à fait ça. Le groupe se positionne à côté de la plaque avec un titre qui ne correspond pas à la musique. D’autant plus regrettable que par moments, avec le côté symphonique, on pense, un tout petit peu, à AFTER FOREVER.

Heureusement que l’énergie directe de One Bullet vient nous réveiller. Regrettons quand même la proéminence des claviers par rapport au riff de guitare. Ici, on n’a pas l’impression de s’être fait avoir, il n’y a pas d’erreur sur la marchandise. Probablement le meilleur titre de l’album, d’autant plus qu’on y entend la phrase « Murder Of My Sweet », ils n’avaient pas le droit de la rater, celle-là.

Passons sur le très « top 50 » Tonight qui tient plus de la formule évanescente (bon, je sais, c’est lourd comme jeu de mot, mais justifié) que du brûlot métallique. L’introduction au piano tempéré pour Storms Of The Sea nous fait un peu peur. Angoisse justifié par le côté calme et baladant du titre, faire correspondre ‘tempête’ et ‘ballade’ relève quand même de la faute de goût. Et ce ne sont pas les quelques coups de canons, comprenez des déferlements énergiques, qui parsèment la chanson qui vont la sauver du naufrage.

Alors effectivement la durée des plages n’est pas excessive, mais on reste quand même dans un moule très répandu d’un Metal qui ratisse très large. Une excellente illustration de ceci se retrouve dans Destiny avec un refrain franchement POP, ce qui donne un morceau qu’on qualifierait de déplacé. Quant à Revolution, l’introduction nous plonge plutôt dans du techno que dans du Metal en fusion, ce qui n’est pas très encourageant. La suite ne nous convainc d’ailleurs pas non plus. Seul le solo de guitare tire son épingle de ce jeu déplorable. Comme si le groupe voulait s’excuser d’un titre assez lamentable par son meilleur solo ?

Le reste ne nous convainc guère plus. Malgré son énergie, Valerie ne parvient pas à sauver l’album. Ni à nous faire oublier cette ambiance très commerciale qui règne sur chaque plage. Soulignons le refrain qui reste quand même dans la tête lorsque s’achève le morceau.

La pièce de résistance qui clôture l’album Death Of A Movie Star commence à l’image d’une symphonie. Alors s’il y a effectivement de la recherche et un énorme travail sur l’aspect grandiose du morceau, on sent que le groupe, qui ne s’en cache pas, lorgne vers le Bohemian Rhapsody de QUEEN. Malheureusement, c’est dans des cas pareils que l’expression « souvent imité, jamais égalé » prend tout son sens. Beaucoup trop flagrant pour être vraiment efficace. Et comme l’album en général, le titre n’arrive pas à convaincre.

Ainsi donc, dans un monde où les groupes avec chanteuses se bousculent au portillon, THE MURDER OF MY SWEET a beaucoup de mal a sortir son épingle du jeu. Dans le même registre, KRYPERIA s’en sort beaucoup mieux. On peut cependant lui prêter une oreille attentive, mais il n’est pas certain que la seconde sera séduite pour autant.

Mr Spok