Heaven & Hell - Neon Nights - 30 Years Of Heaven & Hell - Live At Wacken
Eagle Rock

Cet album live, paru seulement 3 ans après le précédent est sans doute une galette qui restera dans toutes les mémoires. Dernier témoignage audio officiel de Black Sabbath version Ronnie James Dio, cet album peut, à juste titre être considéré comme un dernier hommage du groupe à la légende Dio, disparue moins d'un an après l'enregistrement. D'autres le prendront également comme un remerciement pour les années de fidélité des fans.

Quoiqu'il en soit, qu'il s'agisse de la version audio ou dvd, nous avons droit ici à un live de grande facture. Recadrons d'abord l'objet dans son contexte original. Heaven & Hell, après plusieurs années passées sur les routes, débarque à Wacken afin de promouvoir leur dernier album: The Devil You Know (chroniqué par votre serviteur dans ces pages ici).

Le set démarre sur les chapeaux de roues avec The Mob Rules. Comme toujours, le mix entre la basse vrombissante de Geezer Butler et la guitare diabolique de Tony Iommi est impressionnant de lourdeur et de puissance. En parlant de puissance, la voix de Dio est au top. Entre chant typiquement Heavy et rugissements presque inquiétants, rien n'est bâclé. Ronnie James Dio et sa bande sont alors au sommet de leur art. Les festivaliers sont d'ores et déjà comblés. Pourtant, en jouant Children Of The Sea en seconde position, les musiciens démontrent que les compositions mélodieuses n'ont aucun secret pour eux. Quelle ligne de basse mes amis !

C'est également Geezer Butler qui semble guider le refrain hypnotisant de I, morceau magique issu de Dehumanizer. C'est pourtant 17 ans plus tard que paraît The Devil You Know, dont le premier morceau joué ce soir est Bible Black, véritable rouleau compresseur. Plus Evil que Divine, ce titre met tout le monde d'accord. Entre la maîtrise vocale du chanteur au grand coeur et les notes tombant sur le public comme des enclumes, tout y est. Qui a dit que les légendes n'assuraient plus ?

Retour en 1992 (au propre comme au figuré) avec Time Machine, une rareté qui est toujours bonne à prendre avant d'enchaîner sur une deuxième nouveauté: le très bon Fear.

Mais revenons à nos moutons avec Falling Off The Edge Of The World. Ce titre, sans doute l'un des favoris du public, tourmente les auditeurs depuis 1981 et l'album The Mob Rules. Il y a de quoi ! Entre les harmonies du duo Iommi/Butler, la force de frappe de Vinny Appice et le talent de Dio à capter toute l'attention de la foule, il est impossible de rester insensible à une telle débauche de talent. Un titre éternel.

Ca continue avec Follow The Tears, un titre très moderne, très doom et parfois même théâtral. Alors qu'il était l'un des meilleurs titres de l'album studio, il a moins d'impact ici tant ce qui suit est parfait. C'est en effet Die Young qui déboule. Comme sur le live de 2007, un long solo de Tony Iommi fait office d'introduction. Bien joli, mais rapidement oublié tant l'impact du riff principal est énorme (on note d'ailleurs ici l'importance du soutient de Geezer Butler). Une fois de plus, rien à redire sur la prestation de Dio. Qui d'autre pourrait interpréter de tels titres ? On imagine d'ici l'émerveillement des fans devant se quatuor de légende.

D'ailleurs, alors que la fin du concert approche, c'est le mythique Heaven and Hell qui est servi aux pèlerins de Wacken. Ceux-ci reprennent le riff à coeur joie et laissent éclater leur envie d'en découdre en hurlant ''Heaven and Hell''. La longue improvisation, mis à part quelques points fixes est très différente de celle de 2007, ce qui ajoute un peu d'intérêt supplémentaire à cette édition. Notons là un passage très heavy et un clin d'oeil à l'album Paranoid. On sent bien la patte Iommi ! L'émotion est à son comble lors du grand final de ce titre. Une véritable communion entre Dio et son auditoire. Même si le monde est plein de rois et reines qui nous aveuglent et volent nos rêves, le Frontman d'exception qu'est Dio semble être la lumière qui, à jamais, guidera ses fans vers les hautes sphères du Heavy Metal.

Alors que la version dvd propose Country Girl en rappel, le cd audio passe directement à Neon Knights. Cette chanson pleine de punch est la manière idéale de clôturer le show comme il a commencé: à la vitesse grand V.

Bien entendu, on pourra regretter aux producteurs de cette dernière offrande d'avoir coupé les pauses, effaçant ainsi un excellent témoignage de la sympathie du chanteur et donnant une impression d'écouter un concert en mode automatique. Ensuite, occulter Country Girl n'est peut-être pas un choix très judicieux, mais s'inscrit dans la logique de ne sortir qu'un cd simple. Heureusement, le dvd est quant à lui complet et le professionnalisme des équipes techniques du Wacken Open Air permet de publier des images de grande qualité ainsi qu'une réalisation parfaite.

Bref, même si de prime abord, l'objet peut paraître identique au Live From Radio City Music Hall, il apporte malgré tout son lot de changements, qu'il s'agisse du contexte ou de la setlist.

Un Must Have pour tous les fans du groupe, de Dio et de musique au sens large.

Crowley