Triumph - Greatest Hits Remixed
Frontiers Records

Trio canadien qui a connu la gloire à la fin des années ’70 et au début de la décennie suivante, TRIUMPH nous revient aujourd’hui avec une compilation de ses meilleures chansons, remixées par RICH CHYCKI qui a collaboré avec AEROSMITH. Le groupe évolue dans un hard rock tout public, comprenez assez commercial. Et pour fêter sa déjà longue carrière, rien de mieux qu’une compilation. Sachez quand même que, s’il fait figure d’inconnu pour les jeunes Metalleux, TRIUMPH a accroché à son palmarès huit disques d’or, quatre de platine, quinze titres classés dans les charts. Le tout sur seulement dix albums studio.

Dès la première plage, le ton est donné, le trio s’en donne à cœur joie. La voix et la guitare de RIK EMMET se taillent la part du lion. Une voix puissante, entraînante et haut perchée. Un riff bien carré, une rythmique efficace. Un solo qui semble ne devoir jamais s’arrêter. Un duo basse MIKE LEVIN – batterie GIL MOORE qui soutient le tout. Bref, Allied Forces est une leçon de savoir faire rock. Alors oui, ça sonne un peu cliché de ces années-là, mais quelle claque. Et puis à trois, les gaillards déménagent autant que les six musiciens de MOLLY HATCHET, c’est dire s’ils ont la pêche.

Autre titre, autre ambiance, autre leçon : un démarrage dans le genre ballade sirupeuse et commerciale, puis c’est la montée d’adrénaline et un premier solo très court mais efficace. On est rentré dans le vif de Lay It On the Line et l’électricité prend rapidement ses droits. Chant puissant et solo efficace. Titre sans surprise mais au combien agréable.

On passe dans une veine à la Bon Jovi pour Follow Your Heart. Carré et efficace. Mais il faut vraiment aimer le genre pour apprécier les nombreuses, et fabuleuses, interventions de la guitare dans un univers assez aseptisé par un chant et un refrain très, trop, commercial.

L’introduction de Magic Power nous livre une voix accompagnée par une guitare prenante tandis que la basse et la batterie se font discrètes, jusqu’à l’accélération du riff. Là on se retrouve à nouveau dans un Pop-Rock bien carré et costaud, épicé par un solo de guitare encore une fois magique. Plus direct, I Live For The Weekend (il n’est pas le seul, à mon humble avis) ne s’embarrasse pas de ralentissement, dès que la vitesse de croisière est atteinte, le groupe garde le pied sur le champignon. Le titre est une démonstration magistrale, le solo de guitare, encore une fois, une véritable tuerie, un monument quoi !!

Une orientation nettement plus radiophonique est empruntée pour Hold On avec ses nombreux chœurs. On continue dans la veine des ballades avec Just One Night. Titre bien formaté mais qui n’apporte rien. L’introduction de Fight The Good Fight poursuit dans une veine un peu mollassonne, mais le titre prend un peu d’énergie par la suite, pour s’engouffrer dans une sonorité à la TOTO voire SUPERTRAMP, bref on nage en plein POP. Bien que si on considère le titre dans ce registre, c’est une franche réussite. Seul le riff bien énergique du refrain vient quelque peut contredire cette impression plutôt négative pour ceux qui s’attendent quand même à quelque chose de plus costaud.

Heureusement, Spellbound remet les pendules à l’heure du rock, même s’il reste assez aseptisé, on sent qu’il s’agit d’un titre bien carré destiné à prendre toute son ampleur en public. Le Never Surrender qui enchaîne nous présente une guitare sans distorsion, ce qui sonne un peu funky et donc ne convainc pas totalement ; à nouveau, le refrain et un solo en roue libre à pleine vitesse sauvent la mise, mais de justesse.

Petit détour vers un rock plus sudiste avec When The Lights Go Down, emmené par une guitare plus Slide, on se croirait presque en compagnie de LYNYRD SKYNYRD. Et on revient à un rock plus tendance pop avec Somebody’s Out There avec une sympathique mélodie à la guitare.

Guitare à l’honneur, pêche d’enfer et grosse rythmique pour Rock & Roll Machine, titre judicieusement choisi. Les musiciens nous proposent là le sommet de leur art. Tout y est, on se croirait en concert en plein milieu des années ’70.

En bref, même si l’album n’arrivera jamais à convaincre le Metaleux de base ou le hard rocker certifié, force est de reconnaître les qualités des musiciens ainsi que leur capacités à composer des titres qui leur sont propres tout en touchant à un peu tous les styles. Bref, les amateurs de AOR, ou de rock américain, seront aux anges, les autres passeront leur chemin.

Les plages les plus réussies, car les plus puissantes : I Live For The Weekend et Rock & Roll Machine.

Mr Spok