Nevermore - The Obsidian Conspiracy
Century Media

Après un essai en solo de l'ami Warrel Dane et cinq ans sans sortir d'album, Nevermore nous revient en force avec un Metal plus moderne et plus groove que jamais. En effet, s’il y a un groupe qui fait diverger les avis, c'est bien celui-ci. Entre le thrash, le prog et les aspects plus grandiloquents de Nevermore, il n'y a pas de concession possible : on aime ou pas, mais on ne peut en rien remettre en cause le talent de ce quatuor actif depuis 1992.

Rien que les premières notes de The Termination Proclamation démontrent le talent d'un Jeff Loomis en grande forme. Un riff tourbillonnant précède un véritable rouleau compresseur. La double pédale de Van Williams n'est en rien étrangère à cet impact. Comment ne pas directement taper du pied à l'écoute de cette tuerie. La voix de Dane est rauque, presque inquiétante, mais impressionnante de rigueur. Bref, une excellente première piste qui cède directement la main à un Your Poison Throne direct à souhait. On ne tourne pas autour du pot, les riffs s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. Tout juste a-t-on le temps de remarquer l'excellente qualité de la production. Qu'il s'agisse des riffs, de la basse ou des soli, tout est bien distinct et permet à l'auditeur de profiter au maximum de sa séance d'écoute.

Moonrise (Through Mirrors Of Death) semble sortir du Train Of Thought de Dream Theater mais est pourtant bien plus évidente à retenir. Presque impossible à oublier tellement tout semble naturellement parfait. Rares sont les groupes si décriés capables de composer si juste. Mais Nevermore va plus loin et fait en sorte que le thrash le plus brut rencontre des mélodies pour le moins atmosphériques. J'en veux pour preuve l'excellent And The Maiden Spoke.

Mais la bande à Warrel Dane ne cache pas non plus ses côtés plus rock et propose également des titres simples, comme Emptiness Unobstructed. Quelle entrée en matière tranchante. On sent la volonté du chanteur de montrer de quoi il est capable et là, c'est l'ombre de Peter Steele qui plane au dessus du groupe. Un beau moment de répit au refrain pourtant imparable.

Vient alors le très théâtral The Blue Marble And The New Soul. Le premier vrai morceau calme de l'album. La ligne de chant est ici extrêmement intéressante. Notons également un joli solo du grand maître Loomis. Without Morals et son riff tortueux relancent l'album niveau rythmique. Une fois encore, le refrain fait mouche et Jeff Loomis pond un solo mélodique juste excellent. Une mélodie d'ailleurs en contraste avec la modernité du riff, mais après tout, Nevermore n'est-il pas qu'un énorme contraste ?

The Day You Built The Wall est quant à lui bien plus lent et heavy, fort atmosphérique également (je pense au solo). Bon dans l'ensemble, mais pourtant le morceau le plus faible de l'album. Enfin, tout est relatif.

She Comes In Colors, après une brève introduction, offre un riff à se décrocher la nuque. Encore un bon mélange de thrash et de prog. Les différents soli font parfois penser à Michael Amott (Carcass, Arch Enemy).

Pour en finir avec l'album, la plage titulaire est parfaite: rapide, parfois étrange et technique. Un bon résumé de la galette. Galette qui, après quelques écoutes, restera sans doute dans mon top 10 de 2010.

En conclusion, The Obsidian Conspiracy est, vous l'avez sans doute déjà compris, un superbe album qui plaira aux uns et sera snobé (ou incompris?) par les autres. Ah oui, dernière chose: cette chronique est quasi objective. En effet, je n'ai jamais été un grand fan de Nevermore. Je vais donc de ce pas réécouter leur discographie.

Crowley